Newsletter Contactez-nous Oenobox Facebook Linkedin Youtube
separateur-imagestetiere

Actualités

Retour à la liste des actualités
Viticulture
11/08/2022 -

Un millésime très précoce, marqué par la sécheresse et la canicule

Un millésime très précoce, marqué par la sécheresse et la canicule

Les vendanges 2022 s’annoncent exceptionnelles : précocité remarquable (10 à 20 jours d’avance sur 2022, souvent plus précoce que 2017, millésime le plus précoce observé à ce jour), petites baies, acidités assez basses, gros retard de la maturité phénolique avec des pellicules dures et astringentes…

Face à une tendance générale du changement climatique, qui génère chaque année des conditions de vendanges « hors norme », les différents Observatoires des maturités créés par le Groupe ICV dans ses différents centres permettent de bien comprendre l'état actuel des vignes.

 

 

Une forte hétérogénéité entre les parcelles

Les différences d’état hydrique des vignes entraînent une disparité très importante de l’état des vignes dans un même secteur.

 

 

 

Parcelle au feuillage vert et abondant encore actif :

souvent des vieilles vignes, sur sol profon et/ou

irriguées.

Parcelle au feuillage chétif, jaunissant à la base : 

souvent des jeunes vignes ,sur sol assez superfiviel,

sans irrigation.

(Tendance Millésime ICV Provence n°6 du 11/08/2022)

 

 

De fréquents symptômes d’échaudage et de sécheresse

2022 est marqué par le double sceau de la sécheresse et de la canicule.

La sécheresse, due à l’absence de pluies depuis au moins 3 mois sur  la quasi-totalité du vignoble méditerranéen et rhodanien est à l’origine de symptômes foliaires, avec des débuts de défoliations des feuilles de la base, apparus au moment de la véraison, au moment du chargement en sucres des raisins

 
Un beau feuillage de Syrah qui commence à marquer la sécheresse (Observatoire maturité Pyrénées Roussillon, Bulletin n°1 du 05/08/2022)
 
 
La canicule est particulièrement marquée cette année, avec une durée exceptionnelle. Le mois de Juillet a été l’un des plus chauds jamais enregistrés, avec dans l’Hérault des températures maximales moyennes variant entre 32°C et 37°C sur l’ensemble du département (source Association Climatologique de l’Hérault). Comme en 2019, on observe de nombreux symptômes d’échaudage ou de brûlure sur feuilles et raisins.

 
Echaudage sur grappe de Grenache à gauche, et sur feuilles et grappes de Muscat petit grains, à droite (Observatoire maturité Pyrénées Roussillon Bulletin n°1 5 août 2022)
 
 

 

Le vignoble ardéchois n’est pas épargné par les périodes de canicule et la sécheresse. La sortie des grappes s’annonçait prometteuse, mais les estimations de récolte doivent être revues à la baisse puisque les  baies sont  très petites et que l’on observe de nombreux symptômes de stress hydrique sur les vignes.

(2ème Bulletin maturité ICV Ardèche 2022 , 10/08/2022)

 

 

Une précocité exceptionnelle : 2 semaines d’avance sur 2021

 

«Au moins deux semaines d’avance par rapport à 2021, peut-être le millésime le plus précoce depuis la création de notre réseau.» (Observatoire maturité Centre œnologique de Nîmes – bulletin n°1 du 01/08/2022)

«Une précocité record ! Ouverture des quais de réception avec 10 jours d’avance sur 2021 en Provence.» (Tendance Millésime ICV Provence n°6 du 11/08/2022)

«2022 : Une précocité record ! plus de 2 semaines d’avance sur 2021 et 10 jours d’avance sur 2020 dans l’Hérault.» (Tendance Millésime Groupe ICV Hérault du 4/08/2022)

«2022 est un millésime historiquement précoce : la canicule a engendré une avance de maturité de 10 à 20 jours,  par rapport à l’an dernier et selon les cépages.» (Tendance Millésime n°5 ICV Rhône Sud 12/08/2022)

«La précocité du millésimeest historique ! Les premières vendanges sur les blancs devraient commencer sous peu, alors que les TAV et acidités évoluent rapidement.» (Tendance Millésime n°5 ICV Rhône Nord N°1 12/08/2022)

 

Sur l’Observatoire ICV du Millésime, créé en 1995, pour la deuxième fois après 2017 les cépages précoces ont atteint 11 % vol fin Juillet ! 

 

 

Date d’atteinte du stade 11 % vol sur les cépages précoces de l’Observatoire ICV du Millésime

 

 

 

 

Des baies petites, inférieure à la moyenne décennale

A degré potentiel comparable et parcelles constantes sur la période, 2022 présente des poids de baies inférieurs à la moyenne des 10 dernières années. Pour les Chardonnay et Sauvignon, ce sont les deuxièmes poids de baies les plus faibles après 2019 et avant 2016. Pour les Cabernets, le poids est inférieur de -26% par rapport à 2021 (et la moyenne décennale) et de -13,5% par rapport à 2019, l’année avec les plus faibles poids de baies jusqu’à présent.

 

 

 

 

 
Comparaison du poids des baies sur ‘Observatoire ICV du Millésime
 

Les grappes paraissent peu compactes, assez légères, et les premières dégustations montent une faible présence de jus, des signes de stress hydrique et une maturité phénolique en retard par rapport à la maturité technologique. Le grossissement de baie semble normal de semaine en semaine, mais les baies restent petites.

 

Grappe de Chardonnay à très petites baies (Bulletin maturité Groupe ICV Centre de Nîmes n°2 du 8/08/2022)

 

Rappel agronomique sur le grossissement des baies

 
Petites baies à la véraison, petites baies à la récolte : Ce pourrait être la maxime du jour.
 
Le grossissement des baies se fait en deux temps :
  • La croissance herbacée, phase de multiplication cellulaire, qui s’arrête à la véraison ou plus tôt comme cette année. A la véraison, le nombre définitif de cellules par baie est fixé
  • Pendant la maturation, le grossissement des baies se fait uniquement par remplissage des cellules. En cas de situation de confort hydrique pendant la maturation, les baies peuvent doubler le poids atteint au plateau de la véraison.
Si les baies sont petites à la véraison, elles resteront forcément petites à la récolte. Si la maturation se fait en situation de contrainte hydrique, comme cette année, les perspectives de grossissement sont forcément encore plus diminuées.
 
 

Comment bien piloter le suivi des maturités ?

Pour gérer au mieux cette situation inédite et piloter l’organisation des vendanges, il est nécessaire :

  • De réaliser des sélections parcellaires soignées en regroupant les parcelles à potentiel qualitatif comparable. La prise en compte de l’état hydrique de la vigne (en complément de l’état sanitaire – plutôt bon et non limitant cette année, de l’équilibre feuillage/raisin, du rendement) est indispensable pour des sélections parcellaires adaptées aux objectifs produits.
  • De réaliser des suivis de maturités réguliers, avec des protocoles d’échantillonnage rigoureux, afin de limiter les biais liés à la forte hétérogénéité du raisin. Retrouvez notre tutoriel ici.

 

Quelles analyses pour caractériser le potentiel qualitatif du raisin.

Les laboratoires du Groupe ICV proposent un large menu analytique pour caractériser le niveau de maturité du raisin.

Au-delà des indispensables teneurs en sucres, acidité totale et pH, quelques paramètres sont particulièrement utiles :

  • L’acide malique pour suivre la maturité du raisin et déterminer les dates de vendanges en fonction des objectifs de styles de vin (2 à 2,5 g/L pour les blancs et rosés, entre 1 et 2 g/L pour les rouges selon les cépages.)
  • L’azote assimilable et l’azote alphaaminé (fraction organique azotée) pour évaluer la fermentescibilité des moûts.

Sur les rouges :

  • ApH1 et ApH3,2 pour évaluer le potentiel couleur du raisin et l’évolution de la maturité phénolique
  • IPT pour évaluer la charge tannique totale
  • MP pour évaluer la qualité des tanins, et leur astringence probable,

Plus de renseignements sur le service analyse du Groupe ICV

 

L’analyse sensorielle du raisin est un outil très précieux, qui met en évidence cette année, une dureté et une astringence très élevée des pellicules. Il existe un panel de formations ICV complètes à ce sujet. 

 

 

Que faire avec des petites baies lors de la vinification ?

L'augmentation des doses d'enzymes et le choix de formulations adaptées au pressurage de la vendange fraîche (KZymPlus® Blanc et rosé FCE ou TopZym® FCE) est une solution raisonnable. Tous nos résultats montrent des augmentations de rendements en jus avec l'enzymage pour le travail en pressurage direct entre 5 et 15% suivant les cas et avec toujours plus de jus de goutte ou à basse pression (donc moins trituré et moins tannique, à pH plus bas).
 
 
Les leviers pour optimiser l’assèchement de la vendange au pressoir sont :
  • Dose maximale d'enzymage dès la pompe à vendange
  • Fouloir serré au maximum
  • Égouttage dès le remplissage pour ceux qui travaillent en axial, en ouvrant les drains, une demie douzaine maxi de rotations pendant cette durée
  • Adaptation du programme de pressurage en fonction de l’écoulement des jus
 
Enfin, soyez vigilants sur les décalages entre parcelles irriguées (ou en situation de sols profonds) et parcelles en stress hydrique, il faut, dans la mesure du possible séparer les lots pour garantir une meilleure qualité.
 
Pour aller plus loin, contactez votre consultant ICV.

La newsletter ICV

Abonnez-vous à notre newsletter et recevez toutes nos exclusivités directement dans votre boîte mail...

Cliquez-ici
rejoignez-nous maintenant !