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Viticulture
31/10/2022 -

Une météo exceptionnelle … une fois de plus

Une météo exceptionnelle … une fois de plus

Périodes de sécheresse allongées, canicules précoces et persistantes, accélération de la phénologie de la vigne, record de précocité des vendanges, vendanges interminables, niveaux d’acidité très faibles, 2022 a cumulé tous les indicateurs de l’impact du changement climatique, que l’on avait commencé à observer depuis 2003, mais rarement à ce niveau d’intensité, et avec autant d’effets cumulés.

 

La récolte est cependant en progression par rapport à 2021, fortement impacté par le gel, et la qualité des vins est prometteuse, grâce au savoir-faire des vignerons et des œnologues.

 

Canicule et sécheresse conjuguées

2022 a été marqué à la fois par des températures élevées, qui en région méditerranéenne ont été remarquables plus par leur précocité. Fin mai, une première vague de chaleur à plus de 30°C a touché la région, puis 4 périodes de canicules en juin, juillet et début août. Si les températures n’ont pas atteint les pics mesurés dans d’autres régions françaises, ni le record de juin 2019, on a mesuré des températures maximales supérieures à 30°C dès le 10 mai, et des pointes supérieures à 35 °C ont été régulièrement constatées de fin juin à début août.

 

Contrairement à 2019, où les pluies printanières ont été assez fournies jusqu’en juin, le printemps 2022 a été particulièrement sec, après des pluies en mars et avril qui ont permis une bonne recharge en eau des sols à l’ouest du Rhône. Dès la fin juin, ces réserves hydriques ont commencé à s’épuiser, laissant la place à une sécheresse qui s’est accentuée en juillet et début août, assez comparable à celle de 2017.

 

 

Figure 1 : Evolution de la pluviométrie et des températures à Moussac (30). Données réseau régional Groupe ICV Weenat

 

En Provence et dans l’est de la vallée du Rhône, secteurs qui n’ont pas bénéficié des pluies au débourrement, le déficit hydrique a été encore plus grave, avec un déficit pluviométrique proche de 50 % du 15 octobre 2021 au 1 septembre 2022, par rapport à une année normale.

 

Figure 2 : Nombre de jours très chauds à la station de Nimes Courbessac de Juin à août

 

 

 

Un cycle végétatif marqué par des accélérations brutales et la canicule

Alors que le débourrement était moyennement précoce, avec un retard de 7 à 10 jours sur 2021 (exceptionnellement précoce), les fortes chaleurs de mai ont entraîné une accélération spectaculaire de la phénologie de la vigne, qui est passée du stade boutons floraux séparés au stade petit pois en 7 jours de moins que normalement. La charge de travail a été particulièrement difficile à gérer pendant cette période. Malheur à ceux qui n’avaient pas anticipé les relevages, ou pris du retard sur les programmes de traitement !

 

Avec la persistance de la sécheresse et de la canicule en juillet, de nombreux symptômes d’échaudage sont apparus sur les feuilles, avec des flétrissements précoces sur les raisins directement exposés au soleil.

 

Echaudage sur feuille et flétrissements de baies

 

Symptômes de stress hydrique sur Syrah dans le Gard le 01/08/2022 

 

 

 

Une pression sanitaire faible, sauf pour l’oïdium !

Du fait de la faible pluviométrie pendant le cycle végétatif de la vigne, la pression de l’excoriose et du mildiou a été faible (même si quelques attaques virulentes ont pu être localement observées sur le littoral soumis à des entrées maritimes). De même le black rot n’a pas été observé, et on a constaté moins de dégâts de tordeuses ou de Cryptoblabes.

 

Mais M. OIDIUM était bien présent ! L’absence de pluie ne le perturbe pas vraiment, et les conditions d’hygrométrie de l’air étaient suffisantes pour un développement actif.

 

Le casse-tête des vendanges : précoces et longues

Le début des vendanges a été exceptionnellement précoce, tout début août voire fin juillet dans les secteurs précoces, avec deux à trois semaines d’avance sur 2021. Le record de 2017 a été battu.

 

 

Evolution de la précocité de la maturité sur l'Observatoire ICV du Millésime

 

 

 

Les raisins étaient marqués par la sécheresse. Les baies sont les plus petites mesurées sur les référentiels maturité du Groupe ICV, presque au niveau de 2019, le record historique, avec des pulpes visqueuses, sans jus, avec des niveaux d’acide malique très bas, qui avait été consommé bien avant, la vigne essayent de faire face aux canicules de juin et juillet.


Poids moyen des baies sur le référentiel maturité ICV gardois

 

 

 

L’arrivée des pluies à partir de la mi-août, a permis d’enrayer cette tendance, en ralentissant les maturations et regonflant un peu le raisin, qui a retrouvé du jus. Alors que certains vignobles, Aude , Pyrénées orientales, continuaient de souffrir de la sécheresse, la succession d’épisodes cévenols, en particulier dans l’est Hérault, le Gard et une partie de la vallée du Rhône, a fait basculer la vigne dans d’autres problèmes physiologiques : ralentissement des maturations (mais pas de la dégradation de l’acidité), voire dilutions pouvant aller jusqu’à des blocages de maturité, apparition de carences potassiques marquées du fait du lessivage rapide des éléments fertilisants bloqués jusque-là par la sécheresse et entraînés rapidement au niveau des racines.

 

Parfois abondantes (avec des cumuls pouvant dépasser 200 mm sur la période de maturation), ces pluies n’ont pas empêché le retour de la concentration fin septembre dans les secteurs tardifs… tout en favorisant le développement de moisissures sur le raisin et une altération rapide de l’état sanitaire.

Bref un pilotage des vendanges particulièrement délicat, le vigneron obligé de vérifier plusieurs fois l’état du raisin et son niveau de maturité, le vinificateur devant passer fréquemment de l’accélérateur au frein, tous les deux penchés plusieurs fois par jour sur les sites de prévisions météorologiques en jonglant avec les différents modèles.

 

 

A Bordeaux

Gel début avril, épisodes de grêle localisés durant l’été, faibles ressources hydriques et températures élevées, les mêmes évènements s’enchainent tristement depuis quelques millésimes, dans le bordelais comme partout dans l’hexagone.

 

Elément notable de ce millésime 2022, les conditions météorologiques ont été favorables au maintien d’un très bon état sanitaire sur l’ensemble du vignoble, les vignerons du sauternais s’inquiétant même de l’absence de développement de Botrytis cinerea, indispensable à l’élaboration de leurs précieuses cuvées.

 

La récolte est hétérogène en fonction des secteurs, plus ou moins touchés par le gel et la grêle, plus ou moins impactés par la sécheresse.

 

Malgré tout, quel que soit le cépage ou le terroir, les résultats post vinification sont bons, souvent même très bons, avec des raisins vendangés à pleine maturité.

Equilibre et l’intensité aromatique pour les blancs, petites baies, extractions maitrisés et équilibre acide préservé sur les rouges, 2022 promet de belles dégustations et un beau potentiel de garde.

 

 

 

 

Pour aller plus loin, contactez votre consultant ICV.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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