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Où en est le vignoble gardois au 25 août ?
Retrouvez un point sur les maturités technologiques et phénoliques des cépages rouges, ainsi que leur état sanitaire. Savez vous faire la différence entre les larves d’Eudémis et de la Pyrale des agrumes ?
A retenir dans le Gard au 25 août 2020 :
- Des cinétiques de maturation très dépendantes de la charge
- Baisse plutôt rapide des acidités
- Potentiel en couleur moyen mais extractibilité élevée
- Progression notable des signes de flétrissements liés à la contrainte hydrique
- Dégâts de tordeuses de la grappe en progression
- Risques de pluie pour la fin de semaine : à surveiller
Cépages rouges
DONNÉES DE PRODUCTION : POIDS DES BAIES, TENEUR EN AZOTE ASSIMILABLE
Comme on pouvait s’y attendre, les poids de baies stagnent ou diminuent sur notre échantillon de parcelles. Les trois jours de vent du nord du 22 au 24 août ont accentué le phénomène.
Sur les cépages Merlot et Syrah, cette observation est valable pour tous les secteurs ; les parcelles ont terminé leur phase d’accumulation des sucres. En l’absence de pluies significatives, les phénomènes de concentration vont progresser.
La situation est plus nuancée pour les cépages Grenache et Cabernet Sauvignon où on trouve encore quelques parcelles en phase de grossissement, à rapprocher de la réserve hydrique des parcelles.
Les teneurs en azote assimilable des cépages rouges sont faibles à moyennes sur l’échantillon.
MATURITE TECHNOLOGIQUE
Les degrés potentiels progressent pour tous les cépages.
La progression est notable sur toutes les parcelles de Syrah et Grenache dont certaines dépassent les 14 % vol. Nous n’avons plus sur notre référentiel, pour ces deux cépages, de parcelles titrant moins de 12 % vol.
Pour les cépages Cabernet Sauvignon et surtout Merlot la progression est un peu moins forte bien que visible : +0,9 % vol sur Merlot et +1,1 % vol sur Cabernet.
Malgré une moyenne élevée, on trouve encore des parcelles avec des degrés potentiels relativement bas, inférieurs à 12 % vol : parcelles chargées, terrain profond, irrigation…
En toute logique, l’acidité totale continue de diminuer. Les équilibres sucres/acides sont désormais identiques à ceux relevés en 2019 à degré équivalent. La teneur en potassium est légèrement plus élevée.
Le potentiel acide reste correct, toujours supporté par un bon niveau d’acide tartrique.
Sur un grand nombre de parcelles les teneurs en acide malique sont basses et n’évoluent plus depuis une semaine. La phase d’accumulation des sucres se termine et nous entrons dans une phase de concentration.
MATURITE PHENOLIQUE
Les teneurs en anthocyanes augmentent à nouveau après le coup d’arrêt consécutif aux pluies de la semaine dernière.
A ce stade, on constate, à degré équivalent, que les teneurs mesurées sont plus faibles qu’en 2019, notamment sur les cépages Syrah (-28 %) et Grenache (-22 %), deux cépages à grosses baies.
Les premières vinifications de vins rosés indiquent une extraction rapide de la couleur, extraction indépendante de la quantité totale en anthocyanes.
Cette semaine, aucun des quatre cépages n’atteint le plateau d’accumulation des anthocyanes.
Les pulpes présentent un équilibre sucre/acide intéressant et des profils très fruités. Les tanins poursuivent leur maturation. Les pépins s’avèrent relativement craquants à la dégustation alors que les pellicules restent encore fermes.
Dans l’objectif de cépages rouges à haut potentiel qualitatif, la maturité phénolique n’est pas encore atteinte. Cependant, sur un grand nombre de parcelles, la progression du potentiel en couleur ainsi que l’arrondissement des tanins se fera en acceptant des degrés potentiels élevés et dans certains cas une baisse du poids des baies.
EN DIRECT DU VIGNOBLE
Sur cépages rouges, l’état sanitaire est encore très bon sur les 2/3 nord du département.
Pour le Sud du département (Gard méridional, Costières de Nîmes, Bouches de Rhône), même si l’ensemble reste sain, on observe malgré tout une augmentation des foyers de pourriture : botrytis et parfois pourriture à Aspergillus, liés aux tordeuses de la grappe et/ou à l’éclatement des baies.
En cas de dégâts importants de tordeuses, c’est le bon moment pour repérer le type de chenilles présentes et de distinguer :
- les larves d’Eudémis (Lobesia botrana)
Tête orangée, corps jaune claire, très vive
- les larves de Pyrale des agrumes (Cryptoblabes gniedella)
Tête brune, corps orangé à brun avec lignes noires sur le côté
Sur les sols superficiels, le manque d’eau commence à se faire sentir. Cela se traduit par une progression notable du flétrissement des baies, surtout sur Syrah et Merlot.
Ces observations sur l’état sanitaire et la contrainte hydrique ainsi qu’une possible dégradation météorologique en fin de semaine nécessitent une gestion adaptée des récoltes. Pour certains peut-être, des volumes de vendange un peu plus importants qu’initialement envisagés sont à prévoir avant le week-end, notamment pour les productions de vins rosés ou de rouges fruités.
Pour les zones d’appellation, la maturité est encore souvent incomplète par rapport aux objectifs. Les sélections parcellaires doivent permettre de distinguer les parcelles marquées par la contrainte hydrique de celles encore en maturation active afin d’adapter les chantiers de récolte et les stratégies de vinification.
L’ICV vous accompagne dans vos actions de sélections parcellaires, aussi bien sur rouges, rosés que blancs. Nous pouvons préparer ou adapter votre cahier des charges, effectuer des visites de terrain, avec vous ou en autonomie. Nous vous fournissons un compte rendu en adaptant les lots de vendanges en fonction de vos objectifs produits mais aussi de vos contraintes de cuverie.
En complément, la dégustation de baies permet d’affiner la sélection et de préciser la date optimale de récolte.
Source : extrait du bulletin maturité ICV Gard au 25 août 2020
Pour en savoir plus, contactez le centre œnologique ICV Nîmes
