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Viticulture
06/04/2015 -

Le débourrement : une nouvelle campagne commence

Le débourrement : une nouvelle campagne commence

A l’occasion du passage à l’heure d’été, la vigne a engagé le débourrement dans la plupart des vignobles méditerranéens. Et, tout comme nous nous projetons avec plaisir vers la douceur estivale et les longues soirées propices à la dégustation d’un bon verre de vin, la vigne se prépare déjà aux vendanges…. Tout en nous rappelant les soins qu’il faudra lui apporter d’ici là.

 

2015 : un débourrement dans des conditions normales

Après un débourrement plutôt tardif en 2014, 2015 revient à la normale des dernières années : 15 jours d’avance sur 2014, dans la moyenne des années 2010-2012.

 

Le suivi des modèles climatiques (indice de Pouget) permet de prédire de façon assez précise la précocité dès la mi Février ; chacun pouvant ainsi s’organiser pour finir les travaux d’hiver. Depuis plusieurs années, l’Association Climatologique de l’Hérault, en partenariat avec le Groupe ICV et la Chambre d’Agriculture de l’Hérault a ainsi mis en place un bulletin de suivi du débourrement sur l’Hérault

 

La pluviométrie hivernale a été plus régulière que l’hiver précédent, mais avec toujours une forte variabilité régionale : des pluies automnales et hivernales supérieures à la moyenne dans le Gard, la Vallée du Rhône, l’Ardèche, la Provence, l’ouest audois, la bordure pyrénéenne, et un déficit pluviométrique marqué de décembre à Février dans une partie de l’Hérault et de l’Aude, secteurs déjà fortement impactés par la sécheresse l’an dernier. Heureusement, des pluies abondantes à l’automne (parfois trop violentes) et surtout de belles pluies fines et régulières en Mars ont évité que le scénario 2014 ne se reproduise, à savoir un épuisement quasi-total des réserves utiles dans les horizons superficiels au moment du débourrement.

Malheureusement, dans les secteurs ayant souffert des aléas climatiques (grêle, sécheresse), l’état des bois nous rappelle que la vigne est une plante pérenne, et que la saison à venir est déjà fortement marquée par les traumatismes subis l’an dernier.

 

Les travaux de saison

Finir de tailler est un souci rare cette année, car l’hiver doux a laissé suffisamment de journées propices à la taille, et peu de vignerons ont été pris par le temps.

Il faut terminer les désherbages, avec une gamme de produits qui se raréfie de plus en plus (Pledge, Rami, Emir, Sheik et tous les herbicides à base d’aminotriazole ne seront peut être plus homologués en 2016).

L’utilisation d’herbicide n’est bien entendu pas le principal moyen de contrôle des adventices, et il faut terminer le travail du sol, pour éviter d’avoir à le faire pendant la période des saints de glace et des cavaliers de glace. Cela pourrait en effet favoriser les dégâts en cas de gelées de printemps.

Attention à la reprise du travail du sol sur le décavaillon : un décavaillonnage trop profond peut, sur une vigne qui ne l’a jamais été, détruire une part importante du chevelu racinaire superficiel, particulièrement dense à cet endroit, et entraîner des baisses durables de récolte.

 

Finir d’épandre l’engrais. A cette époque, il est un peu tard pour épandre des engrais à minéralisation lente (sulfate de potassium, engrais organiques d’origine végétale). Les éléments fertilisants risquent de ne pas être disponibles en Mai/Juin au moment de la croissance de la vigne, mais plus tard… à un moment où la vigne en a moins besoin, et où leur disponibilité sera tributaire des pluies d’été.

 

Il faut penser aussi aux premiers traitements :

Contre l’excoriose, à pointe verte : les symptômes sont assez fréquents cette année, et il est prudent de prévoir des traitements sur les parcelles les plus atteintes pour éviter que les dégâts n’aient des conséquences économiques (destruction de bourgeons, chute de rameaux…).

Et puis bientôt contre l’oïdium : dans les parcelles atteintes l’an dernier (et malheureusement il y en a), et sur les cépages sensibles à drapeaux, la clef de la réussite passe par un premier traitement dès le stade 2/3 feuilles étalées.

 

Bien entendu, si ce n’est pas déjà fait, il faut commencer par vérifier le pulvérisateur : contrôler les buses, les flexibles, régler l’appareil pour les premiers traitements.

 

Pour ceux qui ont opté pour la confusion sexuelle, c’est le moment de poser les diffuseurs, car les premiers vols d’eudémis ont été détectés.

 

Penser aux travaux de printemps

Bientôt le pic de travail de printemps va commencer, avec les traitements, les travaux en vert. Si le printemps est aussi chaud que la tendance des 15 dernières années, la vigne va pousser rapidement, surtout si les sols sont bien pourvus en eau.

Les fenêtres optimales pour relever, ébourgeonner, épamprer sont de plus en plus courtes : c’est une conséquence concrète du réchauffement climatique pour les vignerons en région méditerranéenne.

 

Le relevage mécanique, notamment sur les cépages à port dressé, peut être un moyen de réduire la charge de travail manuel.

Il est encore temps de réviser les palissages, replanter les amarres ou les piquets, retendre les fils, de façon à ce que les travaux de relevage et d’écimage se fassent dans de bonnes conditions, que la machine à vendanger puisse travailler de façon optimale dans 5 à 6 mois.

 

Il est également temps de prévoir son plan de traitements et de choisir les produits qui seront utilisés cette année : ils doivent être efficaces bien entendu, mais également le moins toxique possible pour l’utilisateur, le moins susceptible de laisser des résidus dans le vin, et le plus économique possible. A ce sujet, il ne faut pas oublier le coût de la main d’œuvre et du matériel dans la protection phytosanitaire. Pouvoir arrêter les traitements anti oïdiums à la fermeture de la grappe, parce que le raisin est sain, génère plus d’économies que choisir des fongicides à faible coût, mais peu efficaces, surtout quand ils ont sélectionné des races résistantes d’oïdium.

 

Bref la vigne, en débourrant, nous appelle. Et actuellement, elle a autant de main d’œuvre dans ses rangs que de matière grise pour bien préparer la saison jusqu’aux prochaines vendanges.

 

Pour aller plus loin, contactez les consultants viticoles des centres œnologiques du Groupe ICV.

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