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Viticulture
09/07/2021 -

Vignoble Gardois : point de situation au 1er juillet 2021

Vignoble Gardois : point de situation au 1er juillet 2021

 

Après un printemps maussade marqué par le gel, la coulure puis une accélération brutale des travaux à la vigne en juin, nous voici, avec l’arrivée de l’été, dans la dernière ligne droite de cette campagne déjà bien éprouvante pour la majorité des viticulteurs gardois.

Après notre bilan de fertilité début juin confirmant un potentiel de production très impacté par le gel, c’est le moment d’effectuer un dernier point de la situation avant les suivis de maturité puis la récolte.


 

 

Point climatologique : printemps frais, des pluies bien utiles à la vigne.

 
 

La tendance observée en avril et mai s’est confirmée en juin avec des situations très contrastées sur le département.

 

Un îlot Nord-Ouest couvrant la zone du Pic Saint Loup au piémont cévenol reste dans une situation hydrique confortable. On observe de nouveau des pluies en juin, souvent avec un caractère orageux et parfois un peu de grêle, d’où des cumuls irréguliers et localement très supérieurs à ceux mentionnés dans le tableau.

 

La Vallée du Rhône d’une part et le Sommiérois–Vaunage d’autre part sont dans une situation plus contrastée. Après des cumuls de pluie importants en avril et début mai, le déficit pluviométrique devient significatif (20aine de mm tout au plus en juin).

 

Le centre du département (Uzège, Nord Costières) est nettement plus sec avec un déficit qui s’accroit pour devenir très important au fur et à mesure que l’on s’approche du littoral.

 

En relation avec la pluviométrie, les indicateurs de météo France sur l’humidité et les niveaux de sécheresse des sols de notre département mentionnent au 1er juin des valeurs très déficitaires sur le secteur sud–sud-ouest du département. Ailleurs sur le Gard, la situation est proche de la normale mais avec peu de réserves sur le centre du département et la vallée du Rhône.

 

Dans le même temps, les températures fraîches d’avril et mai ont enfin retrouvé des valeurs de saison en juin. Tout en restant raisonnables, les moyennes et maximales sont plus élevées ce mois de juin que l’an dernier. Conséquence : sur les 3 mois de développement végétatif écoulés une demande climatique (ETP) proche ou inférieure aux normales trentenaires et un déficit entre pluie et demande climatique plus faible qu’en 2020 (et surtout qu’en 2019).

 

 

Un retard de maturité par rapport à 2020 qui semble se réduire.

 

De l’humidité en avril et mai, de la chaleur en juin, naturellement le développement végétatif de la vigne s’est fortement accéléré.

Brutalement, à partir de la floraison la croissance des sarments est spectaculaire, comme celle des entre-cœurs après écimage. Dans le même temps, la floraison est très rapide, sans pour autant être associée à une nouaison efficace. L’enchainement des stades phénologiques jusqu’à la fermeture de la grappe s’est poursuivi au même rythme.

 

Bien que difficile à apprécier et  particulièrement cette année de gel, il apparait que, au 1er juillet, le retard de deux semaines par rapport à 2020 s’est en partie comblé pour atteindre désormais un retard de l’ordre d’une semaine. Il faudra attendre le début de la véraison pour avoir plus de précisions sur ce point.

 

 

État hydrique du vignoble : satisfaisant fin juin … mais fragile en de nombreux points.


En ce début d’été, nous observons un vignoble encore en croissance active, dans la norme de ce que nous connaissons sur le département, même dans les zones peu arrosées par la pluie. Cet état hydrique encore confortable s’explique largement par les pluies d’avril et mai ainsi que la demande climatique modérée depuis 3 mois … et très peu de mistral !

 

Seules quelques parcelles ou portions de parcelles avec des sols très superficiels commencent à marquer les 1ers signes de contrainte hydrique : ralentissement de croissance, quelques défoliations. Ces situations indicatrices sont le signe d’une probable rupture d’ici la mi-juillet en l’absence de pluie, ce qui semble être la tendance météorologique annoncée.

 

Ceci devrait entrainer le ralentissement puis l’arrêt de croissance sur l’essentiel du vignoble gardois. Difficile de prédire si les ressources en eau, sans doute faibles sur une bonne partie du département, seront suffisantes pour un grossissement des baies optimal d’ici la véraison. D’où, logiquement, la mise en route des chantiers d’irrigation début juillet, notamment pour les parcelles destinées aux vins IGP rosés et blancs. Pour les appellations, se renseigner auprès de son syndicat pour les demandes d’autorisation.


 

État sanitaire : une des rares satisfactions pour l’instant.

 

Seule bonne nouvelle de l’année, l’état sanitaire du vignoble gardois est très bon fin juin. Seuls les viticulteurs de la zone nord-ouest très arrosée devront s’employer encore tous le mois de juillet pour contrôler un mildiou bien installé.

 

Partout ailleurs, mildiou et black-rot sont quasiment absents et l’oïdium en général  bien contrôlé. Les tordeuses de la grappe ont également été discrètes en attendant la 3ième génération d’Eudémis et, pour désormais une bonne moitié du département, le réveil, d’ici la véraison puis la récolte, de la pyrale des agrumes, Cryptoblabes gnidiella

 

Comme l’an dernier, en marge de l’état sanitaire, n’oublions pas l’entretien des sols et le contrôle de l’herbe sous le rang. Les érigerons y sont cette année très présents dans de très nombreuses parcelles. Le passage rapide du désherbage au travail mécanique explique ce résultat pas totalement satisfaisant, mais qui va s’améliorer avec l’adaptation progressive des exploitations  à ces nouvelles conditions de travail.

 

Ces érigerons sont responsables de goûts herbacés dans les vins qu’il est très difficile et parfois impossible de corriger durant les vinifications.

En conséquence, il faudra avant la récolte et autant que possible les supprimer sur le rang de vigne :

  • en priorité dans les parcelles de rouges qui seront vinifiés en cuves traditionnelles,
  • et les parcelles de blancs haut de gamme.

 

Et le potentiel de production…

 

Lors de nos comptages de grappes nous avions constaté une fertilité historiquement basse avec un écart de -24% par rapport à la moyenne décennale sur le Gard, en concordance avec nos estimations effectuées quelques jours après le gel.

 

Comme on pouvait le craindre du fait des conditions climatiques ce printemps : gel, froid durable et retour brutal de la chaleur,  la nouaison fut mauvaise avec malheureusement les conséquences associées : coulure importante sur Grenache, parfois sur Merlot, modérée mais souvent observée sur la plupart des autres cépages. Egalement lié à une mauvaise nouaison, on observe aussi un peu de millerandage, notamment sur Chardonnay.

 

Notons qu’aucune technique de prévention n’a pu limiter le phénomène qui est très largement dépendant de conditions climatiques et del’état physiologique des plantes.

C’est donc une nouvelle diminution du potentiel de production qui affecte le département, et plus largement le vignoble méditerranéen.

 

Enfin, comme nous l’avions observé sur la vallée du Rhône en 2020, on observe dans les parcelles gelées des écarts de développement des grappes très importants sur une même souche. Certaines grappes ont atteint la pleine fermeture alors que d’autres sont encore au stade « grain de pois ».

 

Ces écarts persisteront jusqu’à la récolte, pouvant entraîner des difficultés d’appréciation de la qualité de la vendange. L’interprétation des contrôles de maturité sera déterminante pour tenir compte de ce niveau d’hétérogénéité dans les souches. Une attention particulière devra être faite pour les cépages destinées à la production de vins rouges vinifiés en traditionnel.

 

En espérant que l’été soit enfin plus clément et profitable au développement des baies puis à leur maturation, nous vous donnons rendez-vous début août pour notre premier contrôle de maturité.

 

Source : Bernard GENEVET - Consultant Viticole - Groupe ICV Gard

 

 

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