Newsletter Contactez-nous Oenobox Facebook Linkedin Youtube
separateur-imagestetiere

Actualités

Retour à la liste des actualités
Viticulture
22/06/2021 -

Gel : évaluation des dégâts sur la sortie des grappes

Gel : évaluation des dégâts sur la sortie des grappes

Le gel des 7 et 8 avril a entraîné des dégâts considérables, avec de nombreuses parcelles touchées de 20 à 100%. Pour mesurer l’impact du gel, les consultants ICV ont procédé pendant la floraison à des évaluations du nombre de grappes par parcelle. Dans le Gard, où un référentiel de 100 parcelles est suivi depuis 1992, le comptage de grappes met en évidence une baisse historique.

 

L'évaluation des dégâts du gel sur la sortie des grappes permet d'établir trois constats :

 

1. Record historique à la baisse dans le Gard 

 
Dans le Gard, le suivi du référentiel départemental mis en place depuis 1992  portant sur 100 parcelles regroupant les 6 cépages principaux du département (Grenache, Syrah, Cabernet sauvignon, Merlot, Chardonnay, Sauvignon) met en évidence une baisse historique du nombre de grappes.
 
Avec 13,5 inflorescences par souche en moyenne, la sortie 2021 est inférieure de 15% à celle de 2020, déjà impactée par le gel, et  de 24 % par rapport à la moyenne des dix dernières années.
 
Par le passé, aucune année de gel (2012, 2017 ou 2020) n’a eu d’impact aussi marqué sur le potentiel de récolte du département.
 
 

 

Graphique Evolution du nombre de grappes moyen de 2011 à 2021

 

 

Retrouvez la note détaillée des équipes ICV du Gard sur les sorties de grappes 2021.

 

 

2. Les effets du gel par cépage

 

Dans tous les secteurs touchés par le gel (Provence, Vallée du Rhône, Languedoc-Roussillon), les consultants viticoles ont procédé à des comptages de grappes sur des parcelles où les dégâts de gel avaient précisément été évalués.

 

Sur les 115 parcelles ainsi étudiées, l’impact du gel sur le nombre de grappes peut ainsi être évalué de la façon suivante :

 

 

 

 

Une analyse par cépage a été réalisée pour les cépages avec un nombre d’observations suffisant, tous en taille courte (cordon ou gobelet), soit 96 observations au total.

 

 

 

 

Plusieurs types de comportements face au gel apparaissent :

 

Certains cépages présentent des taux de destruction assez proportionnels à l’intensité de gel. C’est le cas du Carignan et surtout de la Syrah : les inflorescences primaires détruites ne sont pas compensées par des inflorescences secondaires présentes sur les bourgeons axillaires, les bourgeons de la couronne ou les bourgeons du vieux bois qui sont sortis après le gel. Les parcelles touchées à plus de 80% n’ont que 2 à 3 grappes par pied.

 

Dans certains cas, des cas de filage ont pu être observés : les inflorescences des bourgeons primaires ont perdu leurs inflorescences et se sont transformées en vrille ensuite. Ce n’est peut-être pas un effet direct du gel seul, mais un phénomène accentué par les faibles températures d’avril qui ont suivi.

 

 

Photos : exemples de filage d'inflorescence sur vieux Carignan de coteau

 

 

D’autres cépages comme le Merlot sont plus résilients : grâce à une bonne fertilité des contre bourgeons, voire des bourgeons du vieux bois, et à une forte aptitude à les voir repartir après le gel, le nombre de grappes semble moins impacté par le gel. Même si le nombre d’observations est insuffisant pour permettre un traitement statistique, les observations montrent que certains cépages, comme le Colombard, ou le Sauvignon ont une aptitude comparable au Merlot à compenser partiellement les pertes d’inflorescences grâce à la fertilité des contre bourgeons.

 

Enfin, d’autres ont un comportement intermédiaire, comme le Grenache ou le Chardonnay avec la capacité de compenser une partie des inflorescences détruites en cas de dégâts moyens de gel, surtout sur les parcelles vigoureuses. En cas de forts dégâts, surtout sur parcelles avec vigueur faible à moyenne, la fertilité des contre bourgeons est très faible. Les parcelles touchées à plus de 80% ont environ 5 grappes par pied.

 

 

3. Les grappes secondaires sont beaucoup plus petites que les grappes primaires

Sur les parcelles fortement gelées, on observe des grappes de taille beaucoup plus petite que la normale. En effet, les grappes secondaires sont beaucoup plus petites que les grappes primaires.

 

 

 

Photos : à gauche bourgeons primaire non gelé avec 2 grosses inflorescence ; à droite, rameau issu d’un bourgeon de la couronne avec une petite grappe secondaire (Carignan) 

 

 

Alors que le nombre d’inflorescence est un bon indicateur du potentiel de récolte (dont la variabilité est déterminée à 60% par le nombre de grappes), il faut donc s’attendre dans les secteurs gelés à une baisse de récolte supérieure à la baisse du nombre de grappes mesuré actuellement. D’autant plus que certains vignerons décideront peut être de ne pas vendanger certaines parcelles, vu le faible nombre de grappes, le volume de récolte risquant de couvrir à peine les frais de vendange.

 

 

 

Source : note de synthèse rédigée le 11 juin 2021 par Jacques Rousseau et les consultants viticoles du Groupe ICV

 

 

La newsletter ICV

Abonnez-vous à notre newsletter et recevez toutes nos exclusivités directement dans votre boîte mail...

Cliquez-ici
rejoignez-nous maintenant !