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Viticulture
08/06/2021 -

Sorties de grappes 2021 : 1ère évaluation du potentiel de production

Sorties de grappes 2021 : 1ère évaluation du potentiel de production

Cette année notre traditionnel comptage du nombre d’inflorescences par souche a été réalisé au début de la floraison par les consultants du Centre œnologique de Nîmes. Ce sont 100 parcelles qui ont été contrôlées, réparties sur tout le département.

Ce réseau de parcelles nous permet d’avoir une première évaluation du potentiel de production du vignoble gardois pour les 6 cépages principaux du département (cf. tableau ci-dessous).  

Précision : les parcelles conduites en taille rase ne sont pas intégrées aux moyennes du référentiel pour le comptage de grappes. En revanche, elles font partie de notre référentiel de contrôles de maturité.


Tableau nombre de parcelles contrôlées en 2021

 

Une fertilité en forte baisse, en grande partie en raison du gel

 

 

Avec une moyenne de 13,5 grappes par cep, tous cépages confondus, 2021 est l’année où le nombre d’inflorescences par souche est le plus faible depuis au moins 10 ans.

Même les années 2012, 2017 et 2020, fortement impactées par le gel sur le département, n’avaient pas conduit à une valeur aussi basse.

 

Graphique Evolution du nombre de grappes moyen de 2011 à 2021

 

 

Le tableau 1 ci-dessous permet d’apprécier l’ampleur de la baisse :

 

Tableau ampleur de la baisse

 

L’impact du gel est bien évidemment la cause de ce résultat qui ampute de fait le potentiel de production initial.

La baisse de 24% du nombre d’inflorescences rejoint l’estimation de perte de récolte avancée fin avril.

Pour l’illustrer nous avons mis en relation, sur 29 parcelles de différents cépages, le nombre moyen d’inflorescences comptées avec une estimation du pourcentage de bourgeons gelés réalisée dans la semaine suivant le sinistre.

 

Le tableau 2 ci-dessous illustre la faible fertilité des bourgeons débourrés après le gel, notamment sur les parcelles très fortement touchées, avec une rupture très nette au-delà de 50% de jeunes sarments détruits par le gel. 

 

Tableau faible fertilité des bourgeons débourrés après le gel

Comme l’an dernier les plus gros dégâts sont constatés sur les cépages Chardonnay et Grenache, en relation avec leur précocité au débourrement. Cependant, le sinistre est d’une telle ampleur, tant au niveau de la surface géographique touchée que des températures atteintes (jusqu’à - 9°C), que potentiellement tous les cépages ont pu être affectés.

 

 

Pour le Grenache et la Syrah, le faible écart par rapport à 2020 ne signifie pas que ces cépages ont été moins touchés. Ce résultat s’explique par une valeur déjà fortement à la baisse en 2020, également pour cause de gel en Côtes du Rhône, mais aussi en 2021 par la présence de deux secteurs du département en partie épargnés : le Sud Vallée du Rhône et une partie centrale des Costières de Nîmes. Or, la majorité de nos parcelles de Grenache et Syrah se trouvent dans ces zones. Mais attention, cela n’exclut malheureusement pas de grosses pertes pour ces deux cépages dès que l’on se trouve à l’extérieur de ces deux zones

 

 

Graphique nombre de grappes des 4 dernières années par cépage

 

 

L’analyse par secteurs géographiques montre que :

 

  • seule la zone côtes du Rhône sud est relativement épargnée par cette chute de potentiel de production. Le nord de la vallée du Rhône est très touché avec une limite que l’on peut approximativement situer à Bagnols sur Cèze,
  • la zone Costières de Nîmes est également très hétérogène avec une partie centrale souvent épargnée mais des bordures Est et surtout Ouest où on trouve souvent de gros dégâts,
  • le secteur Bouches du Rhône – Camargue est lui aussi impacté avec une valeur moyenne proche de la moyenne 2017-2021, une baisse par rapport à 2020 où la fertilité était très élevée et par endroits des îlots très touchés,
  • les secteurs Gard méridional, Gard Septentrional et Garrigues gardoises sont quant à eux très touchés avec peu de zones indemnes. L’écart par rapport à 2020 est spectaculaire sur le Gard méridional.

 

Graphique : Comparaison de la sortie 2021 par rapport au millésime 2020 et à la moyenne des 6 dernières années

 

 

Point climatologique : printemps frais avec retour de la pluie depuis la parution de notre bilan hivernal.

 

Floraison

 

Pour mémoire, début-avril nous avions fait le constat d’un déficit très important de pluie depuis le mois d’octobre et par conséquent des recharges des sols très certainement partielles.

 

Depuis et comme c’est souvent le cas du fait de la climatologie de notre département, des pluies « bienvenues » sont arrivées. Deux épisodes constituent l’essentiel des cumuls (cf. tableau 3) : le premier du 28 avril au 1er mai, le second les 10 et 11 mai.

 

En complément, certains secteurs ont de nouveau bénéficié d’un peu d’eau à la mi-mai puis d’un arrosage plus significatif lors d’orages localisés le 29 mai.

Seule la zone littorale, avec un net gradient d’Aigues mortes à Nîmes, reste moins arrosée que l’an dernier à la même période.

 

Du côté des températures, le printemps se singularise par rapport aux dernières années. Les températures en avril et mai sont fraîches, bien plus que l’an dernier, et inférieures aux normales de référence. Le retour à des valeurs de saison ne se produira que lors des derniers jours de mai.

 

 

Tableau point climatologique

 

 

En direct du vignoble début juin

 

Ces deux éléments de bilan climatique (précipitations et températures) expliquent bien l’état général du vignoble à ce jour : les températures basses ont freiné la croissance végétative et notamment le redémarrage après le gel qui a été très long (1 mois au moins).

 

Conséquence logique, la floraison est observée avec environ 2 semaines de retard par rapport à 2020. Cependant le terme d’année tardive n’est pas pour autant approprié !

Sans surprise, l’épisode de gel de début avril a généré des décalages importants de développement végétatif avec un net retard des parcelles fortement impactées, retard qui se comble peu à peu mais dont on peut penser qu’il ne se rattrapera pas partout.

 

Il est d’ailleurs certain qu’à la récolte nous observerons de grosses hétérogénéités de

maturité dans les parcelles et souvent au sein même des souches. La préparation de sélections parcellaires rigoureuses est donc impérative, en particulier pour les vinifications en rouge.

 

Enfin, la reprise végétative est dans de nombreux cas très faible, avec des pertes de fond malheureusement envisageables. Difficile de se prononcer sur l’ampleur des dégâts. Tous les cépages peuvent être concernés,  plutôt de vieilles parcelles mais aussi parfois de jeunes vignes de Chardonnay et Marselan. Dans ces situations extrêmes la reprise ne sera pas suffisante pour maintenir l’an prochain et les années suivantes un potentiel de production économiquement viable.

 

Du côté de l’état sanitaire, la situation est dans l’ensemble très bien contrôlée à la floraison. Oïdium, Black rot et Mildiou sont pour l’instant discrets mais néanmoins présents et donc la vigilance reste de mise.

 

Et la suite….

Avec un potentiel de production sans aucun doute fortement impacté par le gel à un niveau historique, il s’agira de préserver au maximum la récolte encore présente, tant en quantité qu’en qualité.

 

Même si c’est parfois difficile et frustrant au regard des dégâts subis, la protection phytosanitaire ne devra pas être négligée, tout autant que l’entretien du sol et les diverses opérations manuelles (relevage des fils…).  

 

Du point de vue hydrique, selon que l’irrigation est possible ou pas, tout le monde n’a pas toutes les cartes en main. A ce jour, le vignoble atteint la floraison dans un relatif confort hydrique, avec une croissance encore active, qui devrait se maintenir jusqu’à la mi-juin au moins, soit une situation classique pour le département.

La suite dépendra de conditions météo non connues à ce jour. 

 

Bernard GENEVET - Consultant Viticole Groupe iCV Gard

 

Les consultants viticoles du Groupe ICV se mobilisent à vos côtés pour vous aider à faire face à cette situation particulièrement grave. Tout au long de la saison, ils seront à votre disposition pour vous conseiller et vous aider. 

 

Nos consultants sont à votre disposition pour des expertises personnalisées de vos vignes.

 

 

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