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Rhône Sud : le point au vignoble
Après des mois de mai et juin qui ont affiché des cumuls de pluies impressionnants, juillet est resté très sec et au-dessus des normales de saison (+1.6°C). Contrairement à 2022 où les fortes températures et la sécheresse historique avaient mis un sérieux coup d’accélérateur, la vigne s'est développée régulièrement jusqu’à début août.
Exception faite des sorties de mildiou, plus ou moins importantes selon les secteurs et les stratégies de protection, le feuillage est globalement bien développé et dans un état très correct. Une nouvelle vague caniculaire est annoncée dans les prochains jours. Sans eau, les secteurs plus contraints risquent d'en souffrir alors que leurs vignes marquent déjà des défoliations.
La véraison est bien engagée en secteurs précoces et intermédiaires, et comprise entre 30 et 50% sur les secteurs tardifs. Le décalage de maturité par rapport à 2022 est compris entre 5 jours sur les secteurs précoces et 14 jours sur les secteurs tardifs. L'hétérogénéité sur le département est une nouvelle fois très marquée cette année.
Bilan sanitaire : bien penser sa fin de protection
Pour les vignes fortement contaminées, la réduction de la surface foliaire et la diminution des rendements risquent de perturber la maturité : il faut s'attendre à des chargements en sucres irréguliers, des acidités plus importantes, une difficulté à l'accumulation des anthocyanes et une phase végétale des baies plus tardive qu'à l'accoutumée.
Question vers de la grappe, la pression d'Eudémis est assez faible pour le moment, mais nous assistons à des vols très importants de Cryptoblabes entre Roquemaure et Caderousse, sur les plaines du Rhône et à Châteauneuf, sur toutes les zones plus humides. Prenez le temps de dépiauter soigneusement plusieurs grappes pour éviter des mauvaises découvertes au moment des vendanges.
Les maturités marquent un écart compris entre 5 jours (secteurs précoces) et 14 jours (secteurs tardifs), avec une moyenne de 10 jours de retard sur l'année dernière, soit légèrement en avance sur la moyenne des dix derniers millésimes. Le poids des baies est moyen, les teneurs en acide plutôt bonnes, notamment grâce à des teneurs en malique plus élevées qu'à l'accoutumée, à degré équivalent. Les teneurs en azote assimilable sont très hétérogènes et assez bien corrélées à la demande climatique de début mai. Nous faisons l'hypothèse que le stress hydrique de début de saison a contraint la microbiologie du sol et empêché une partie de la minéralisation de l'azote. Certains niveaux seront impérativement à corriger à l'entrée en cave : à partir de la véraison la teneur en azote n'évolue que très peu dans les raisins.
Pour la semaine à venir
Une semaine de fortes chaleurs est annoncée, avec la crainte d'observer une envolée des maturités et une chute des acidités maliques. Il faudra surveiller de près les profils les plus frais pour éviter de les "cuire" au soleil suite à des défoliations !
Source : extrait de Tendances Millésime ICV Rhône Sud du 13 août 2023