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Les cavaliers du froid ont frappé fort
Saint Georges le 23 avril, Marc le 25, Philippe le 3 mai, Jean le 6 mai… : une période considérée comme risquée pour les vignerons. 2017 leur a malheureusement donné raison…
Avec un peu d’avance la gelée a frappé l’ensemble du vignoble méditerranéen les mercredi 19, jeudi 20, vendredi 21 et samedi 22 avril. Certains secteurs ont été touchés deux fois ou trois jours consécutifs.
C’est le pire dégât de gel observé dans la région depuis 1992. Toutes les régions de la zone ICV ont été touchées.
Estimation des dégâts de gel le 25/4/2017
Département |
Secteur |
Estimation des dégâts |
Estimation globale |
Pyrénées Orientales |
Aspres |
Surtout des bas fonds. dégâts variables, localement importants |
5 % |
Aude |
Minervois (Olonzac à Puichéric) Limouxin, Cabardes (Conques, Villalier), Razes, |
Dégâts importants : 20 à 40 % des vignes touchées, à des degrés variables |
10 à 15 % Pire que 1998 |
Coursan Fleury |
50 % récolte |
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Clape, La Palme |
dégâts importants |
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Hérault |
Picpoul (bordure étang de Thau) |
20 % des parcelles touchées, dont beaucoup à 100 % |
20 000 ha selon la Chambre d’Agriculture répartis sur l’ensemble du département |
Moyenne Vallée de l’Hérault (de Pézenas au Pouget) |
Nombreuses vignes touchées à 100 % |
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Biterrois, Haute vallée de l’Orb |
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Pic St Loup : Valflaunes*, Notre Dame de Londres |
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Coteaux (St Chinian, Lodévois, Montpeyroux…) |
Dégâts variables, dispersés |
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Gard |
Secteur de Remoulins, Castillon |
Secteurs bas |
|
Ardèche |
Sud Ardèche, |
bords de rivières (Ardèche, Chassezac) |
5 à 10 % |
Vaucluse |
Ventoux (Nord et Sud) |
60 à 70 % du vignoble touché |
20 à 30 % |
Vallée du Rhône |
Secteur IGP très touché (bas fonds) |
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Vacqueyras |
30 % parcelles touchées |
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Luberon |
Dégâts partiels |
5 à 10 % |
Bouches du Rhone |
Coteaux d’Aix (Rognes, Lambesc, Cadenet) |
Dégâts plus ou moins importants |
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Var |
Coteaux varois, entre St Maximin et Brignoles |
Seillans, St Maximin : 60 % des parcelles touchées, dont majorité à près de 100 %
|
5 % |
La plupart du temps, les dégâts ont été provoqués par de la gelée blanche (refroidissement radiatif nocturne), dont l’impact varie localement en fonction des cépages (les parcelles les plus précoces ont souvent été plus touchées) et des pratiques culturales (des labours récents, ou la présence d’herbe dans les vignes pouvant aggraver les dégâts par rapport aux parcelles voisines).
Dans certains cas, l’accumulation puis le déplacement des masses d’air froid dans des bas fonds ou des vallons ont provoqué des dégâts faisant penser à des gelées noires (même si pour les météorologues il ne s’agissait pas de ce phénomène).
L’évaluation des dégâts est difficile à chiffrer précisément, car ces dégâts sont épars, avec une forte incidence des pratiques culturales au sein d’un même secteur : les vignes les plus précoces, les parcelles enherbées ou récemment labourées ont été touchées durement, alors que des parcelles voisines, plus tardives ou désherbées étaient épargnées.
Les semaines qui ont suivi étaient particulièrement fraîches, et la vigne n’a commencé à repousser que 3 à 4 semaines plus tard, d’où une hétérogénéité très importante des stades phénologiques au sein d’un secteur voire d’une même parcelle, au début de la floraison.
Photo : 5 semaines après le gel, à gauche, Cabernet sauvignon peu touché par le gel, à droite Merlot touché à près de 80 % car plus précoce. La croissance du feuillage du Cabernet dépasse celle du Merlot en longueur. Le feuillage du Merlot est beaucoup plus touffu, à cause du démarrage de nombreux bourgeons du bois.
Photo : Cas souvent observé sur vignes gelées : les inflorescences présentes sur les rameaux principaux non gelés sont au tout début floraison (gauche), celles sorties sur les départs de bourrillons après le gel sont au stade G (droite). St Maximin 29/05/2017