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Viticulture
20/01/2015 -

Quels choix pour tailler la vigne ?

Quels choix pour tailler la vigne ?

Comment ajuster la taille en fonction des objectifs de rendement et de qualité ? Faut-il opter pour la taille mécanique ? Comment tailler des vignes grêlées l’été dernier ou ayant souffert de sécheresse en hiver et au printemps ? … Autant de questions importantes pour préparer au mieux la récolte future.

 

La taille est une phase essentielle du travail du vigneron. Elle représente 30 à 35% du temps de travail qu’il consacre annuellement à sa vigne, soit 25 % des coûts de production en région méditerranéenne.

 

Encore majoritairement manuelle, elle demande une grande expertise : comment ajuster le type de taille en fonction de la vigueur de la vigne, des objectifs de rendement et de qualité attendus pour les prochaines vendanges ? Comment assurer la pérennité de la vigne, et limiter les risques de propagation des maladies du bois ?

 

La taille manuelle : déterminante pour la récolte à venir

 

C’est à la taille que se détermine le potentiel de production de la prochaine récolte, en fonction du type de taille choisi (courte ou longue), du nombre d’yeux que l’on va laisser.

C’est pourquoi il est important de savoir, dès la taille, quel objectif de vin on attend de la parcelle. Qu’il s’agisse de produire un vin sans indication géographique, un IGP ou une AOP, que l’on souhaite élaborer un vin blanc frais ou au contraire gras et boisé, un rosé « thiols » ou plus complexe et méditerranéen, un rouge fruité ou concentré, la taille mise en œuvre sur une même parcelle peut varier significativement.

Il faut bien entendu tenir compte des aptitudes du terroir, de l’état de la vigne avant de définir les objectifs de production, mais une fois la vigne taillée, il sera difficile de revenir en arrière.

 

Par la suite, il sera possible d’intervenir pour accompagner la vigne vers son objectif :

  • ébourgeonner, de façon à assurer une répartition et une croissance plus régulière des sarments, aérer les grappes, et faciliter la taille de l’année suivante (qui sera plus rapide, ce qui compense une partie du temps de travail consacré à l’ébourgeonnage),
  • fertiliser et irriguer en fonction des objectifs de production,
  • éclaircir par de la vendange en vert : opération coûteuse en main d’œuvre, qui ne peut s’envisager que sur des parcelles à forte valorisation.

 

Prévention des maladies du bois

 

Depuis l’interdiction de l’arsenite de sodium, on assiste à une progression inquiétante des maladies du bois (eutypiose, esca, black dead arm). Les moyens de lutte sont avant tout prophylactiques. Il a été démontré que la formation de grosses plaies de taille, surtout quand elles sont réparties tout autour du tronc ou du bras, favorise le développement de ces maladies.

Les techniques de taille doivent donc s’adapter, et maintenir un flux de sève continu sur une face du tronc ou des bras, du point de greffe jusqu’au courson.

Le curage des pieds, pour éliminer les zones nécrosées par l’amadou peut également être envisagé.

 

Un moyen de lutte vient d’être homologué. Il s’agit d’un agent biologique, le champignon antagoniste Trichoderma artroviridae, qui doit être appliqué juste après la taille, soit par badigeonnage, soit par pulvérisation à la lance. Les conditions de mise en œuvre sont essentielles pour la réussite du traitement, qui permet de prévenir des contaminations en cours, voire d’enrayer des débuts de contamination, mais pas de sauver des pieds de vigne fortement touchés.

 

 

La taille mécanique : une opportunité de réduction des coûts

 

La mécanisation de la taille permet des réductions significatives de temps de travaux, de 60 à 90 % des temps de taille, soit une diminution de 10 à 20 % des coûts de production.

Pour l’instant non autorisée par les cahiers des charges des AOP, elle offre des opportunités dans les vignobles IGP et Vins de France. Les travaux réalisés par le Groupe ICV (en partenariat avec l’INRA et les Chambres d’Agriculture) montrent que ce mode de conduite permet de stabiliser les rendements à des niveaux proches des maximums autorisés par les cahiers des charges, et compatibles avec une bonne rentabilité des parcelles. A condition de récolter le raisin à maturité (ce qui entraîne parfois un léger retard de récolte due à une maturation plus lente), les vins produits sont peu concentrés, mais souples, fruités, avec un bon équilibre volume/acidité. Ils sont adaptés à des marchés basiques à popular premium, voire premium.

 

La mécanisation de la taille suppose la formation d’un cordon régulier (cordon unilatéral), sur lequel on réalise un prétaillage suivi d’une taille mécanique (il existe une dizaine de fabricants de tailleuse). S’ensuit généralement une finition manuelle, qui peut (et c’est souvent préférable) être réalisée par du personnel non qualifié, avec un degré de finition variable selon les objectifs de rendement.

 

Cette facilité apparente ne dispense pas d’une réflexion poussée :

  • avant le passage à la taille mécanique : quelle vigne choisir, comment la préparer, ou comment la former ?
  • sur une vigne en place : comment régler la tailleuse, quel niveau de finition manuelle assurer ?

 

Les cas particuliers de l’année : grêle et rachitisme.

 

En 2015, de nombreux viticulteurs sont de surcroît confrontés à des difficultés exceptionnelles. Dans les secteurs touchés par les orages de grêle de l’été dernier, il est parfois difficile de trouver des bois sains. De même dans une partie de l’Hérault et de l’Aude, où les vignes ont eu une croissance fortement perturbée par la sécheresse exceptionnelle de l’hiver et du printemps derniers.

 

Sur ces vignes, il est souvent difficile de tailler comme on le souhaite, faute de trouver du bois de qualité. Il est souvent nécessaire de penser à refaire des bois, ou à reformer la souche, plutôt qu’à produire une récolte normale cette année. Les vignes souffrant de rachitisme suite à la sécheresse ont été frappées en 2014 par un stress hydrique très précoce dès la floraison, voire plus tôt. L’induction florale a été de ce fait fortement  perturbée l’an dernier, et il faut s’attendre à une faible sortie sur ces parcelles cette année. La reconstitution des réserves du bois est également affectée, du fait de la faible surface foliaire. L’erreur à ne pas faire consiste à vouloir tailler plus long pour compenser, car cela risque d’épuiser encore plus la vigne. Il faut au contraire tailler un peu plus sévèrement, pour permettre la reconstitution des pieds de vignes et la formation de bois de taille vigoureux pour l’année prochaine.

 

 

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