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Viticulture
08/04/2022 -

Printemps 2022 : le vignoble sur le qui-vive

Printemps 2022 : le vignoble sur le qui-vive

L’annonce de la vague de froid début avril a ravivé de grosses inquiétudes chez les viticulteurs. Le souvenir des gelées des 7 et 8 avril 2021, et leurs terribles conséquences sur les vignobles, sont encore dans toutes les mémoires. Les stocks de vin de la récolte 2021, au plus bas depuis plus de 30 ans, sont malheureusement là pour en témoigner. Quelles ont été les conséquences des gelées des premiers jours d’avril 2022 ? Où en est l’état hydrique des sols ?


Dans de nombreux vignobles, les gelées du début du mois d’avril 2022 ont ressemblé à celles d’avril 2021 : une advection d’air polaire couvrant une grande partie du territoire pendant plusieurs jours, engendrant des records de températures négatives, de -2 à – 9°C dans certaines régions.

 

Les consultants viticoles ICV vous proposent ci-dessous un point au 8 avril 2022 :

 

Dans le secteur bordelais, malgré une faible sortie, les températures atteintes lors de cet épisode de gel ont été fortement préjudiciables. Dans la nuit du dimanche 3 au lundi 4 avril, les températures ont avoisiné les -5°C dans le libournais et les -7°C dans le Médoc. Si les dégâts ne sont pour la plupart pas visibles à ce jour, nous avons déjà pu constater que des bourgeons au stade B (gonflement des bourgeons) étaient noircis à l’intérieur de la bourre. Malgré une lutte acharnée de la part des vignerons (brulage foin, bougies, éoliennes) malheureusement accoutumés à ces nuits de combat contre le gel, des pertes de récolte sont à prévoir, estimées jusqu’à -50% dans certains secteurs (dans les Landes par exemple). Pour certains secteurs déjà touchés en 2021, des pertes de récolte comparables voire supérieures à celles de l’an dernier sont à redouter, ce qui risque de mettre en très grande difficulté de nombreuses exploitations, qui auront à subir deux très faibles récoltes successives.

 

Le pourtour méditerranéen a été relativement épargné par la période de gel qui a frappé entre le 1er et le 5 avril.

 

Sur les 60  stations météorologiques mises en place par le Groupe ICV, les températures minimales les plus basses ont été enregistrées le 3 et le 4 avril, parfois le 5 également. Sur la majorité des stations, elles sont restées proches ou légèrement supérieures à 0°C. Localement pour les Côtes du Rhône Septentrionales, en Ardèche, Centre Var ou Est Hérault, elles ont pu descendre à -2, voire -3°C.

 

La vigne, qui présente 10 à 14 jours de retard au débourrement par rapport à l’an dernier, était beaucoup moins avancée pendant cette vague de froid que l’an dernier, la plupart des cépages n’ayant pas encore débourré, notamment dans les secteurs tardifs. Pour l’instant, on n’observe « que » quelques dégâts sporadiques sur les cépages les plus précoces comme les Chardonnay ou les Tibouren en Provence, mais sans comparaison avec les intensités observées l’an dernier.

 

Dans les secteurs les plus touchés par le froid (la bordure cévenole dans l’Est Hérault et le Gard, ainsi que l’Ardèche), qui sont aussi les secteurs les plus tardifs, il faudra attendre la semaine prochaine pour voir si les bourgeons qui en majorité n’avaient pas débourré, ont été touchés. Situation comparable sur le secteur des Cotes Roannaises et du Forez, où les températures sont descendues jusqu’à -4°C, engendrant de forts dégâts sur les fruitiers, les vignes encore non débourrées paraissant épargnées.

 

Mais il reste un mois jusqu’au Saints de glace, et la crainte d’une deuxième vague de froid inquiète les vignerons.

 

La récurrence de ces phénomènes extrêmes de gel printanier va nécessiter une adaptation des pratiques viticoles à l’avenir, car elle semble malheureusement être une des conséquences du changement climatique. Pour découvrir les voies d’adaptation possibles (taille, choix des cépages, aménagement du vignoble), le Groupe ICV propose plusieurs formations, que vous pouvez retrouver sur le site.

 

Concernant l’état hydrique des sols, la situation est beaucoup plus tranchée.

 

Le Languedoc et le Roussillon ont bénéficié de pluies abondantes à la mi-mars, avec des cumuls importants (de 150 à près de 400 mm). Ces pluies, concentrées dans le temps ont entraîné des inondations spectaculaires dans les plaines de l’Orb et de l’Hérault. Elles ont été cependant très efficaces, entraînant peu d’érosion et pénétrant bien dans le sol. Au passage, les couverts végétaux hivernaux ont une fois encore montré leur importance dans l’activation de la recharge des sols en freinant le ruissellement et en augmentant l’infiltration de l’eau de pluie dans le sol. Ces pluies ont été particulièrement bienvenues en compensant les effets de deux mois consécutifs de sécheresse.

 

Si les vignerons peuvent aborder le printemps le cœur soulagé concernant les réserves en eau des sols, il faudra cependant être vigilants sur le plan sanitaire, car ces pluies ont réactivé les œufs d’hiver de mildiou, et les ont déposés sur les pieds de vigne quand ils ont été submergés.

 

Les consultants viticoles du Groupe ICV sont là pour accompagner les viticulteurs dans la mise en place de programmes phytosanitaires efficaces malgré les aléas climatiques, prenant en compte les aspects environnementaux et sanitaires des opérateurs, dans le respect des éventuels cahiers des charges (Agriculture Biologique ou biodynamique, HVE, Terravitis, sans résidus…). Plus d’informations sur les services viticoles en cliquant ici

 

Plus à l’Est, l’état hydrique des sols reste préoccupant pour le Rhône Méridional, contrairement au Rhône Septentrional qui a eu des épisodes pluvieux réguliers. Le déficit de pluviométrie cumulé de septembre à mars est important par rapport à la normale. En l’absence de pluies, il faudra anticiper les destructions de couverts végétaux hivernaux pour limiter la concurrence en eau et en éléments fertilisants. Ceux qui disposent de l’irrigation ont tout intérêt à contrôler l’état de leur réseau pour être prêt à démarrer l’irrigation si nécessaire. Une sécheresse des sols entre le débourrement et la floraison peut entraîner des ralentissements de croissance et des pertes de récoltes irréversibles. Pour bénéficier de l’expertise du Groupe ICV en matière d’irrigation, contactez le consultant viticole de votre département, ou suivez les formations proposées.

 

Quelques bourgeons de Tibouren gelés à Carquairanne le 6/04/2024 (Crédit photo Marjolaine de Renty, Groupe ICV).

 

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