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La très faible récolte qui a marqué le millésime 2021 ne fera pas de jaloux : tous les bassins viticoles ont été frappés. Selon les estimations d'Agreste au 1er octobre, la production française s’élèverait à 34,4 millions hl, soit un recul de 27% sur un an et de 22% par rapport à la moyenne des cinq dernières années.  Cause principale, l'épisode de gel de début avril a vu ses effets largement amplifiés par une climatologie fraîche et pluvieuse. Sur l'arc méditerranéen et rhodanien, l'Hérault et l'Aude ont le plus souffert. Retrouvez 4 départements passés au crible.

 

Sur les vignobles du pourtour méditerranéen et de la vallée du Rhône, les estimations établies par les œnologues du Groupe ICV affichent une baisse de récolte de 25% par rapport au millésime 2020. Les départements les plus touchés sont l’Hérault (-33%) et l’Aude (-31%), suivis du Vaucluse (-25%), des Pyrénées Orientales et des Bouches du Rhône (-20%), puis le Gard (-15%), le Var, l'Ardèche et la Drôme (-10%).

 

 

 

Les équipes ICV vous proposent leur analyse sur l’Hérault, le Gard et les Pyrénées-Orientales. Et notre laboratoire oenologique partenaire, Jouan Crebassa, vous livre son analyse du secteur bordelais.

 

Hérault : le record de la plus faible récolte est atteint avec 3.3M hl

 

L'enquête menée par les consultants de l'ICV Hérault affiche une estimation de récolte 2021 au niveau le plus bas jamais enregistré.

 

Les plus optimistes diront qu’après avoir craint une baisse supérieure à 40%, on ne s’en tire pas si mal, avec un retrait de l’ordre de -33% comparé à 2020 et -28% par rapport à la moyenne quinquennale.

 

Quoi qu’il en soit, ce millésime restera douloureusement dans les mémoires comme celui de la gelée noire du 7-8 avril, suivie par un printemps frais qui a perturbé la nouaison, une sécheresse prononcée sur certains secteurs (littoral), de forts orages locaux qui ont accentué la pression sanitaire sur d’autres.

 

 

De fait, la chute de récolte a touché durement certains secteurs habituellement peu gélifs. Le bassin de Thau et la basse vallée de l’Hérault enregistrent des baisses de plus de 40% (après une belle année 2020), alors que le biterrois a moins souffert en moyenne.

 

Les rosés tirent mieux leur épingle du jeu

 

Les cépages ne sont pas tous concernés de façon identique. Les blancs précoces (Chardonnay, Sauvignon,..) ont été davantage pénalisés, alors que certains cépages tardifs semblent avoir mieux supporté le gel (Cinsault, Cabernet,..).

 

 

De fait pour les rosés, si les volumes produits sont en baisse (de 400 000hl environ) par rapport à 2020, la part relative s'accroit, dépassant 35% de la production totale de vins. 

 

A l'inverse la production de blancs est en recul non seulement en volume (environ - 450 000hl) mais également en proportion dans la production totale (moins de 25% vs 26% en 2020).

 

 

   Evolution quinquennale : toujours moins de vin

 

La moyenne quinquennale reste en baisse continue.

 

Les réflexions et les actions engagées sur les débouchés commerciaux, les pratiques viticoles, l’évolution du foncier restent d’une actualité brûlante.

 

 

 

 

Le résumé de la saison viticole du millésime 2021

 

 

 

Pour toute question, contactez les centres œnologiques ICV de Maurin et de Béziers.

 

 

Gard : la 2ème plus petite récolte du département

 

Avec une production estimée à 2 550 000 hl, il faut remonter à 1949 pour retrouver un volume aussi faible dans le Gard. Même l’année 2017 reste légèrement supérieure.

La récolte passe en dessous des 3 millions hl de vins pour la 4^ème fois en 5 ans, essentiellement en raison de phénomènes climatiques. L’épisode de gel survenu le 8 avril 2021 dans les vignobles français explique la quasi-totalité des pertes de ce millésime. 

 

L’enquête réalisée par les consultants du Centre Œnologique de Nîmes entre les 1er et 6 octobre 2021 sur les caves coopératives du Gard laisse apparaître, après extrapolation à l’ensemble des unités de production du département, une récolte prévisionnelle gardoise (vins commercialisables) de 2 550 000 hl.

 

La comparaison du volume de récolte 2021 dans le Gard (vins commercialisables) avec les millésimes antérieurs donne les chiffres suivants :

► - 14,9 % par rapport à la récolte 2020 (2 995 000 hl)

► - 9,9 % par rapport à la récolte 2019 (2 829 109 hl)

► - 21,2 % par rapport à la récolte 2018 (3 235 791 hl)

► + 1,4 % par rapport à la récolte 2017 (2 515 072 hl), la plus petite récolte connue !

 

La comparaison avec les moyennes départementales positionne 2021 à :

► - 14,8 % par rapport à la moyenne quinquennale (2016 – 2020)

► - 18,9 % par rapport à la moyenne décennale (2011 – 2020).

 

Sur la base d’une estimation à 52 980 ha de vigne en production (chiffres de 2020), le rendement moyen devrait cette année se situer autour de 48,0 hl/hectare (toutes zones et dénominations confondues) contre 56,5 hl/ha en 2020 et 47,8 hl/ha en 2017. Cette baisse de récolte sur le département masque de grosses disparités entre les différents secteurs de production, mais aussi à l’intérieur de ces secteurs.

 

Le comportement des différents cépages a été le suivant :

• Grenache : le « chaud » et le « froid ». Sa production est la résultante d’une grande sensibilité au gel dans les secteurs « Vins de Pays » et d’une production plus correcte ailleurs. Peu de dégâts de coulure dans l’ensemble, mais impact partiel du mildiou surtout sur l’ouest gardois.

• Syrah : une fertilité plutôt correcte mais des raisins qui ont subi l’effet du vent du Nord pendant vendanges. Des maturés parfois difficiles à atteindre.

• Merlot : une sortie très en retrait et des grains qui ont peu grossi pendant la maturité sauf pour les secteurs plus tardifs.

• Cabernet : malgré une sortie en retrait de 20%, il a pu bénéficier des pluies de vendanges et fait partie des bonnes « surprises » de ce millésime (comme les cépages tardifs).

• Chardonnay : une sortie historiquement faible en fait le grand perdant de 2021 et va considérablement limiter son offre sur le marché.

• Sauvignon : bien qu’affecté par le gel (dans une moindre mesure que le Chardonnay) il s’est plutôt bien comporté en volume grâce à des rendements en jus satisfaisants.

 

Pour toute question, contactez le centre œnologique ICV de Nîmes.

 

 

Pyrénées-Orientales : un millésime qui a mis les nerfs des vignerons à rude épreuve

 

La climatologie 2021 a été marquée par des conditions particulièrement éprouvantes pour les vignerons :

• Un hiver sec.
• Un épisode printanier de gelée ayant touché plusieurs secteurs des P.O.
• Une sécheresse dès le mois de juin limitant la croissance végétative et le grossissement des baies.

 

La maturation des raisins s’est donc réalisée avec du stress hydrique sur les cépages précoces et s’est poursuivie plus lentement sur les cépages tardifs ; et cela d'autant qu'un épisode pluvieux de 10 jours est venu bouleverser les plannings de vendanges, avec une évolution rapide de l'état sanitaire souvent accompagnée d'une dilution du raisin.

 

Malgré ce qui pourrait être considéré comme un acharnement de la nature, les vignerons ont su (une nouvelle fois) s'adapter :

• Améliorer la croissance de la vigne et la maturation du raisin en adaptant les pratiques culturales.
• Récolter les raisins au meilleur moment en prenant le temps nécessaire à leur suivi.
• Sélectionner et trier les raisins à la récolte.

 

Ces bonnes pratiques ont contribué à valoriser au mieux la qualité des raisins. Certes, la récolte est plus faible que l'an passé (-20%), mais le travail entrepris a permis de produire des vins de belle qualité.

 

Pour toute question, contactez le centre œnologique ICV de Toulouges.

 

Gironde : gel, coulure, pression du mildiou, le millésime 2021 c'est un peu l'année de tous les dangers...

Notre laboratoire partenaire à Libourne, Jouan-Crébassa nous livre son analyse du millésime 2021.

 

Pour toute question, contactez Stéphanie Agier : sagier@icv.fr