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Viticulture
29/10/2019 -

Viticulture : quelles bonnes pratiques après la récolte ?

Viticulture : quelles bonnes pratiques après la récolte ?

Après une saison physiologiquement éprouvante pour la vigne, il faut désormais l’aider dans sa mise en réserve en favorisant la minéralisation sans systématiser le travail du sol. Et si vous essayiez un engrais vert cet hiver ?

Pour engager les bonnes pratiques au vignoble, Thomas Gautier, consultant viticole ICV Hérault, vous propose sa note viticole sur les travaux d’automne.

 

Que se passe-t-il à la vigne ?

 

Une fois la récolte passée la vigne n’a pas complètement fini son cycle. Elle va poursuivre la mise en réserve, qu’elle a déjà débuté au moment de l’aoûtement.

 

La mise en réserve est le stockage dans les racines et les bois de la vigne de sucres et d’autres éléments nutritifs. Ces éléments nutritifs assureront le fonctionnement de la vigne du débourrement jusque vers la floraison.

En zone Méditerranéenne, l’automne est synonyme de températures douces et du retour des pluies. C’est exactement ce qui est en train de se dérouler cette année.

Cette climatologie permet la reprise du fonctionnement biologique des sols. La minéralisation reprend. Cela signifie la libération des éléments minéraux et notamment de l’azote. Ça tombe bien la vigne en a justement besoin pour sa mise en réserve !

 

 

Pourquoi travailler le sol après la récolte ?

 

La question mérite d’être posée. Ce travail du sol est loin d’être nécessaire dans tous les cas. Il faut le raisonner et ne pas le systématiser.

 

Pour détruire l’herbe ? NON

La vigne ne porte plus la vendange, ses besoins sont donc moindres, le risque de concurrence est faible. De plus l’enherbement, même spontané, permet de mieux réceptionner les violentes pluies d’automne. Cela limite l’érosion et favorise la pénétration de l’eau. L’enherbement favorise le fonctionnement biologique du sol et donc la minéralisation.

 

Pour réceptionner les pluies ? NON

Les pluies d’automne sont souvent violentes. Un enherbement en limitant l’érosion permet mieux à l’eau de rester dans la parcelle que le travail du sol. Il évite à l’eau de ruisseler sur un sol nu. Les racines permettent de fractionner le sol et d’augmenter la porosité du sol mais également de conduire l’eau vers l’intérieur du sol.

 

Pour pouvoir mettre de l’engrais ? OUI mais…

Si vous prévoyez de mettre un engrais azoté en fin de saison, alors en effet il vous faut préalablement détruire votre enherbement pour vous assurer que la vigne profite réellement de cet azote. Mais avez-vous réellement besoin de mettre de l’azote à l’automne ? La minéralisation est en cours et rend de l’azote disponible et il reste peut-être encore de l’azote du printemps. De plus l’azote mis en surplus sera perdu, lessivé, avec les pluies hivernales. Mieux vaut mettre l’azote en sortie d’hiver. Pour la fertilisation potassique et magnésienne, si elle doit avoir lieu, elle doit se faire en effet à l’automne sous le rang et l’enherbement du rang n’est pas un empêchement.

 

Pour décompacter mon sol ? OUI

Pour les sols sensibles à la battance (forte proportion de limons) le passage répété du tracteur, d’engins lourds comme la machine à vendanger et l’utilisation d’outils de travail du sol rotatif peut créer des zones de battance et de compaction. En zone Méditerranéenne le sol ne gèle jamais, et on ne profitera donc pas de son effet de cisaillement. Il faudra donc mécaniquement décompacter le sol.

 

 

Décompactage des sols

 

Le passage régulier des engins notamment les plus lourds, comme la machine à vendanger et certains travaux du sol peuvent créer des bandes compactées en surface et des semelles de labours en profondeur.

 

Le tassement du sol entraine la diminution de la porosité du sol. Cela diminue la diffusion et le stockage de l’eau et des gaz. Le tassement bloque le développement des racines et diminue le volume de sol utile. La première chose à faire est de limiter la compaction durant la saison. Mais lorsque c’est insuffisant il faut intervenir. Selon les cas et la profondeur de la zone de battance, utilisez un matériel adapté (décompacteur, sous-soleuse, …)

Pour plus d’informations sur le travail du sol, contactez votre Consultant viticole ICV ou participez à la formation : Travail du sol en viticulture, connaître et savoir régler le matériel.

 

 

 

Irrigation

 

Selon les secteurs de l’Hérault, certains n’ont encore reçu que très peu de pluies. Dans ces cas, il peut être intéressant d’irriguer après la récolte.

 

Cela est légalement autorisé pour toutes les vignes, que ce soit en VdF, IGP ou AOP. L’objectif est d’aider les vignes à réaliser leur mise en réserve, relancer la minéralisation des sols secs et participer à recharger les sols en déficit depuis le début de la saison.

Pour plus d’informations, contactez votre Consultant viticole ICV ou participez à la formation : Piloter l’irrigation et entretenir son réseau

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Fertilisation

 

La vigne réalise en ce moment sa mise en réserve. Celle-ci est importante car elle est nécessaire au fonctionnement de la vigne du débourrement jusqu’à la floraison.

 

Pour réaliser cette mise en réserve, la vigne a besoin d’azote. Avec le retour des pluies et des sols encore chaud, la minéralisation est très active à cette période en zone Méditerranéenne. Un sol vivant et bien équilibré libèrera donc suffisamment d’azote par minéralisation de la matière organique.

Si vous comptez apporter de la matière organique, c’est le moment de le faire. L'analyse de sol est essentielle pour déterminer le besoin d’apporter ou non de la matière organique et surtout laquelle (C/N, Azote, éléments minéraux, pH,…). Epandue durant l’automne, la matière organique pourra profiter des températures encore élevés et des pluies pour démarrer un premier cycle de minéralisation. Ne l’enfouissez surtout pas, au risque de la priver d’oxygène et de bloquer alors toute minéralisation possible.

Certains zones de l’Hérault ont eu la chance cette année de sortir une belle récolte. Il faut alors penser à compenser les exports notamment en potassium K, et/ou en magnésium Mg. Vos analyses pétiolaires, réalisées à la véraison, sont essentielles pour vous indiquer les apports à réaliser afin de maintenir ou d’améliorer l’équilibre nutritionnel de vos sols.

 

Sollicitez les services viticoles de l’ICV pour vos analyses pétiolaires et analyses de sol. Nous réalisons le prélèvement sur votre parcelle, la prise en charge de l’échantillon, qui est ensuite envoyTraitementsé au Laboratoire des Sols de la Chambre d’Agriculture de l’Aude, ou vous bénéficierez des tarifs préférentiels ICV. Les résultats du laboratoire sont ensuite interprétés par le consultant viticole ICV qui vous proposera également un plan de fertilisation complet.

 

Pour plus d’informations, contactez votre Consultant viticole ICV ou participez à la formation : Concevoir une fertilisation durable et rentable de la vigne

 

 

Les traitements phytosanitaires

 

La saison 2019 a été particulièrement tranquille sur le plan des maladies, notamment vis-à-vis du mildiou.

 

Après récolte, c’est d’ailleurs le mildiou qui peut être encore à surveiller. C’est le seul pathogène qui peut rapidement défolier la vigne et gêner alors la mise en réserve. Malgré le temps chaud et humide des dernières semaines, il n’y a pas lieu de s’inquiéter, car l’inoculum est très faible. En revanche les plantiers ont beaucoup souffert cette saison. La mise en réserve pour eux est essentielle. Si leur feuillage est encore actif, aidez-les par la fertilisation, en leur apportant notamment de l’azote. Mais aussi par un traitement avec une dose modéré de cuivre afin de protéger le feuillage.

Pour plus d’informations, contactez votre Consultant viticole ICV ou participez à la formation : Le biocontrôle en viticulture : alternative aux produits phytosanitaires

 

 

Semez un engrais vert, ça fonctionne l’hiver !

 

Est-il encore nécessaire de le répéter ? Conserver un couvert végétal semé ou spontané durant l’hiver est très favorable, si ce n’est nécessaire au bon fonctionnement biologique d’une parcelle.

 

L’enherbement hivernal ne créé pas de concurrence avec la vigne concernant l’eau et l’azote. Au contraire, il va permettre de fixer l’azote mobile et d’éviter sa lixiviation par les pluies automnales et hivernales.

L’herbe limite le ruissèlement et l’érosion et maintient donc l’eau et le sol dans la parcelle plutôt que de finir dans le fossé. Le système racinaire de l’enherbement améliore la structure du sol et sa porosité, et guide l’eau dans le sol. Il permet ainsi de capter et de stocker plus d’eau.

L’enherbement favorise la vie du sol (vers de terre, micro et macro-organismes, …) et donc la minéralisation, améliorant ainsi la fertilité de la parcelle en permettant la libération des éléments minéraux. Les enherbements une fois détruits en sortie d’hiver ou au printemps, apporteront de la matière organique. La matière organique permet d’améliorer la structure des sols, limitant ainsi leur compaction. Elle permet aussi d’améliorer la capacité du sol à stocker l’eau et les éléments minéraux (CEC).

Les engrais verts facilitent également la maitrise des adventices par concurrence. Le développement des engrais verts, rapide, ne laisse pas la place au développement des érigérons, du liseron…

 

Si vous décidez de semer un engrais verts cet hiver, plusieurs choses à savoir.

 

Quand semer ?

Tôt, dès que la vendange est faite. Plus le semis sera précoce, dès la mi-septembre, plus il aura le temps de lever et de bien se développer avant l’arrivée des premiers frimas. Vous pouvez même tenter de réaliser le semis en août ou début septembre si vous vendangez à la main. Un développement précoce de l’enherbement permettra de mieux réceptionner les violentes pluies automnales. Le temps actuel permet encore de réaliser un semis, choisissez alors des espèces à développement rapide. La destruction de l’enherbement se fera en sortie d’hiver en cas de risque de gel ou au printemps pour limiter le risque mildiou.

 

Quelles espèces semer ?

Les graminées (avoine, orge, seigle, …) sont très efficaces pour capter l’azote mobile du sol et le restituer ensuite lors de leur destruction au printemps. Elles disposent également d’un système racinaire fasciculé qui va améliorer la structure superficielle du sol. Enfin les graminées se combinent très bien à certaines légumineuses comme la vesce en leur fournissant un support. Les légumineuses (vesce, trèfles, luzerne, …) ont la capacité de fixer l’azote atmosphérique N2 et le rendre disponible pour les plantes ; bref, de l’engrais ‘gratuit’.

Ce mécanisme ne fonctionne cependant que si la parcelle présente un déficit en azote disponible pour la plante. Certaines légumineuses comme la vesce permettent également de produire un niveau très important de biomasse. Enfin, les crucifères (moutarde, radis, navette, colza, …) grâce à leur racine pivot permettront de décompacter vos sols en profondeur. La combinaison des trois familles permet de multiplier tous ces avantages. Selon les caractéristiques de vos parcelles et vos objectifs, un mélange spécifique sera recommandé.

 

Pour plus d’informations, contactez votre Consultant viticole ICV ou participez à la formation : Couverts végétaux et travail du sol : alternative aux herbicides

 

 

Avoir une cuvée 2020 en HVE ?

C’est possible, et c’est le moment de se lancer !

 

Pour cela, nous vous conseillons de démarrer cet automne-hiver par une formation d’initiation « conduire son exploitation vers la certification HVE ». Cette formation est proposée dans des centres ICV ou  directement dans votre cave coopérative ou sur votre domaine.

 

Après avoir passé cette formation d’une journée, vous aurez tous les éléments en main pour mettre en œuvre la HVE sur votre exploitation. Nous vous proposerons alors en fin de saison 2020, un audit individuel. Si c’est bon, il ne vous restera plus qu’à contacter un organisme de certification accrédité, et à vous la cuvée HVE 2020. Notez qu’à ce jour, une centaine d’exploitations sont déjà certifiées niveau 3 avec l’appui technique de l’ICV.

 

Participez à la formation : Conduire son exploitation vers la certification HVE.

 

 

 

Pour plus d’information, contactez :

 

Votre centre œnologique ICV Hérault :

Maurin : icv_maurin@icv.fr

Béziers : icv_beziers@icv.fr

 

Ou directement votre consultant viticole Thomas Gautier :

tgautier@icv.fr

06 87 81 52 80

 

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