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Viticulture
25/01/2018 -

Automne / hiver : comment gérer la sécheresse ?

vigne enherbée par semis

Alors que la sécheresse a imprimé sa marque sur le millésime 2017, la situation se poursuit avec un automne et un début d’hiver relativement secs. Malgré des pluies ponctuellement fortes (Montpelliérais et ouest Gardois), les précipitations restent modérées autour de 30-50mm sur le pourtour méditerranéen.

 

Résultat : des faibles teneurs en eau dans les sols.

 

Si la sécheresse se poursuit, l’irrigation avant le débourrement sera à prévoir et devra s’anticiper pour pouvoir recharger complètement les sols.

 

La sécheresse a marqué le millésime 2017 et se poursuit encore

Tableau 1 : Pluviométrie mensuelle sur 7 stations météo références du département de l'Hérault (données ACH34)

Station météo

Janv.

Fév.

Mars

Avril

Mai

Juin

Juillet

Août

Sept.

Oct.

Nov.

Dé.

Total 2017

Saint Maximin (83)

45

32

61

71

4

2

10

3

13

0

27

78,5

301,5

Ansouis (84)

6

27

33

45

24

7

0

8

10

0

20

42

216

Carpentras (84)

15

31

65

50

45

28

2

10

19

0

52

50

352

Nimes (30)

34

15

79

49

22

52

2

3

4

0

40

8

274

Pézenas (34)

68

55

82

21

22

24

3

13

14

33

7

19

361

Valflaunès (34)

86

65

107

51

50

26

35

11

12

36

180

17

676

Tendance

+++

+

++

--

--

-

---

---

---

-

---

(sauf Pic St-loup)

--

--

 

Alors que l’hiver 2017 était très pluvieux et avait permis une bonne recharge des sols au débourrement, on retrouve la caractéristique du millésime 2017 avec un printemps et un été secs.

 

Nous avons sur certaines stations moins de 300mm sur l’année 2017 avec des déficits importants sur le biterrois (150 mm depuis le 1er avril sur la station de Pézenas).

Tableau 2 : cumul de précipitations (données ACH34)

Station météo

Septembre 16 à Février 17

Avril à Aout 17

Septembre à décembre 17

Faugères

703

115

108

Puisserguier

514

72

74

Pézenas

506

83

73

Villeveyrac

520

55

67

Plaissan

563

106

108

Valflaunès

603

173

245

St-Christol

483

109

79

 

D’avril à août 2017, sur de nombreuses stations météo du département les cumuls restent inférieurs à 100 mm.

 

Pour avoir une recharge complète des sols, il faut idéalement avoir des cumuls de précipitations sur la période automne hiver (septembre à mars) proches de 400 mm. Pour le moment, on relève moins de 100 mm sur la plupart des stations à l’exception du Nord Montpelliérais. Il reste donc 2 mois pour avoir 300 mm de pluie…

 

L’efficience des pluies est un point également important à regarder. Des pluies quotidiennes inférieures à 30 mm répétées sont plus efficientes que de fortes pluies.

 

Une demande climatique supérieure à la normale

Tableau 3 : ETP mensuelle sur les stations références Météo France de l'Hérault (données ACH34)

Mois

Février

Mars

Avril

Mai

Juin

Juillet

Août

Septembre

Octobre

Novembre

Décembre

ETP mensuel (mm)

56

85

133

152

185

209

181

140

97

69

49

Ecart / moy.

+13%

+1%

+27%

+15%

+6%

+4%

+3%

+19%

+39%

+38%

+15%

 

Sur l’ensemble des mois de l’année 2017, la demande climatique, estimée ici par le biais de l’ETP (EvapoTranspiration Potentielle) mensuelle est toujours supérieure à la moyenne. La tendance est encore plus marquée sur les 4 derniers mois de l’année avec des ETP nettement supérieures en avril-mai et en automne.

 

Marquée depuis plusieurs années, l’augmentation de la demande climatique se confirme sur le millésime 2017, en particulier sur la période automnale, également caractérisée par l’absence de pluies.

 

Au niveau du sol, des teneurs en eau anormalement faibles

Figure 1 : évolution de la teneur en eau du sol sur les 90 premiers cm. Pluviométrie réelle sur la parcelle. Suivi par sonde capacitive Sentek positionnée à Saint-Thibery (34)

 

En 2017, l’ICV a mis en place une parcelle d’essai R&D sur la commune de Saint-Thibery (34) sur la thématique de l’irrigation. Cette parcelle est une véritable vitrine des outils sélectionnés par les consultants ICV permettant un pilotage précis de l’irrigation. Des micro-vinifications ont également été réalisées et sont disponibles à la dégustation.

La parcelle est un chardonnay équipée d’un goutte-à-goutte suspendu (borne BRL), sur sol argileux molassique profond et est orientée vers la production d’IGP.

 

On observe sur les 3 derniers mois (du 12 octobre au 12 janvier) que les niveaux d’eau dans les sols sont extrêmement bas et à des niveaux inférieurs à ceux mesurés au plein cœur de l’été 2017 pourtant marqué par la sécheresse….

 

Suite à l’épisode de pluie début janvier (30 mm sur la parcelle), nous constatons une faible remontée du niveau de teneur en eau du sol, tout en restant encore bien loin de la recharge complète du sol. Dans le détail, on observe que la pluie a rechargé uniquement les 50 premiers cm du sol.

 

Ces faibles teneurs en eau sont exceptionnelles sur cette période de l’année. Les sols secs ont limité la minéralisation des sols et par conséquent la mise en réserve de la vigne. Peu de conséquence sur la fertilité des bourgeons mais on peut s’attendre à des perturbations sur le débourrement et le taux de nouaison des inflorescences de l’année prochaine.

 

Irrigation : des besoins à anticiper

Si l’hiver 2018 se poursuit par des faibles précipitations, des apports d’eau avant le débourrement devront s’envisager.

Par ailleurs, à l’inverse des apports d’eau en saison où l’objectif est de compenser une partie des pertes par évapotranspiration, le but de ces apports en début de cycle sera de recharger complètement les sols pour être proches de la capacité au champ. Or, plusieurs apports seront nécessaires pour cela. Il est en effet préférable, quel que soit la texture du sol, de fractionner les apports pour limiter les phénomènes de drainage (qui existent même sur sol argileux) et ainsi faire que chaque apport reste bien dans le sol (et ne parte pas en sous-sol).

 

Des apports d’eau trop proches du débourrement peuvent stimuler la montée de sève et entrainer de l’avance sur la progression des stades phénologiques. De même, sur cette période, il y a toujours des risques de gelée et les apports d’eau sont alors à proscrire.

 

Pour rappel, voici les conséquences d’un déficit hydrique lors de la période débourrement-floraison qui avait marqué le millésime 2014 sur le Biterrois :

  • Débourrement irrégulier
  • Sarments courts et feuilles petites
  • Coulure des inflorescences (filage)
  • Mortalité apicale et jaunissement feuilles basales
  • Perte importante de rendement par une diminution marquée du nombre de grappe.

Figure 2 : Symptômes au vignoble de stress hydrique pendant la période débourrement - floraison

 

Le suivi des précipitations hivernales et une estimation des recharges en sortie d’hiver constituent des aspects importants à surveiller lors des prochains mois.

 

L’enherbement hivernal permet d’améliorer l’interception des pluies

Figure 3 : vigne enherbée en hiver par semis spontané (10/01/2017 - Vallée de l'Hérault)

 

La présence d’enherbement actuellement dans les vignes permet de limiter les phénomènes de ruissellement (et d’érosion des sols) et permet ainsi une meilleure interception des précipitations et donc une recharge en eau plus rapide.

 

La vigne ne consomme pas d’eau pendant cette période. La présence d’un couvert n’induit pas de concurrence hydro-azotée.

 

De plus, si ce couvert est enfoui en sortie d’hiver (jusqu’à début mars), il aura un effet d’engrais vert par un relargage d’azote suite à sa minéralisation au cours du printemps.

 

 

iPilote : la juste dose au bon moment

 

Développé par la R&D du Groupe ICV, iPilote® est un outil de pilotage de l’irrigation du vignoble pour lutter contre le stress hydrique de la vigne et anticiper vos besoins en eau.

 

Il permet :

  • La détection précoce des contraintes et des besoins en eau de la vigne (sols, enherbement, calendrier, volumes d’eau, blocs d’irrigation…).
  • La mise en œuvre d’un programme (date, dose, déclenchement…) pour chaque parcelle, en fonction de données pédologiques et viticoles, et des objectifs de production.

Contactez votre consultant ICV pour en savoir plus et mettre en œuvre les bonnes pratiques dans ce contexte de sécheresse.

 

Cette note a été rédigée en collaboration avec l’ensemble des consultants de l’ICV Hérault ainsi que les consultants des services viticoles du groupe ICV.

 

 

 

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