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Viticulture
26/04/2017 -

Vignes gelées : comment intervenir ?

Après les dramatiques épisodes de gel de cette fin avril, nous vous proposons une synthèse technique sur le gel, ses conséquences, et sur les interventions recommandées sur les parcelles touchées.

Les gelées de printemps peuvent être dues à deux phénomènes :

  • gelées « blanches » : refroidissement de l’air d’une parcelle par refroidissement du sol pendant la nuit. Ce phénomène provient pendant des nuits à ciel dégagé, sans vent, avec un fort rayonnement, souvent à l’approche de la pleine lune. Les parcelles en situation basse, ou à proximité de haies ou de cours d’eau sont plus sensibles. Les couches d’air proches du sol sont les plus froides, et la température augmente avec la distance au sol que celles
  • gelées « noires » : provoquées par l’arrivée d’une masse d’air froid. Il s’agit généralement d’une masse d’air froid polaire : dans ce cas, toutes les parcelles peuvent être concernées, y compris les sommets de coteaux. Il peut s’agir également d’accumulation d’air froid en fonction de la topographie des parcelles avec les points bas en général plus touchés.

Les conditions favorables

  • Sous l’action de la température, l’eau contenue à l’intérieur des tissus se transforme en glace. La congélation de l’eau extra-cellulaire entraîne des effets mécaniques (création de crevasses à l’intérieur des tissus). La congélation de l’eau intracellulaire entraîne la nécrose des cellules. Les symptômes n’apparaissent qu’au matin, lors de la reprise de la transpiration, qui est bloquée à l’intérieur des faisceaux criblo-vasculaires (xylème, phloème), et  sont visibles en fin de matinée
  • Sur les organes verts  une température de -2,5 °C pendant 1 h entraîne leur destruction totale
  • Les bourgeons latents sont affectés par des températures plus basses
  • La période de risque de  gel de printemps va de mi Avril à la mi Mai en région méditerranéenne
    • elle est plus élevée pendant les nuits claires, surtout à l’approche de la pleine lune
    • traditionnellement, les vignerons considèrent que le risque est élevé lors des Cavaliers de glace (Georges le 23 Avril, Marquet = Marc le 25, Crouzet –Sainte Croix – le 3 Mai et Janet – Jean – le 6 Mai) et se maintient jusqu’aux Saints de Glace (Mamert le 11 Mai, Pancrace le 12 et Servais le 13)
  • Certains facteurs agronomiques favorisent la sensibilité au gel (dans le cas des gelées blanches uniquement)
    • les organes végétaux les plus développés sont les plus sensibles. : les parcelles et cépages plus précoces sont plus touchés que les tardifs .
    • Le travail du sol récent augmente le risque de gel. Cet effet peut avoir lieu pendant 10 à 20 jours après une façon culturale, selon les parcelles.
    • la présence d’herbe haute augmente le niveau du sol du point de vue thermique, et donc le risque de gelées blanches
    • le décavaillonnage éloigne les bourgeons du sol, et diminue les risques de gelée

Lutte directe

  • La mise en place de chaufferettes, à allumer dès que la température descend en dessous de 0°C, ne se justifie économiquement que dans les vignobles à forte valeur ajoutée
  • La formation d’écrans de fumée au moyen de fumigènes n’offre qu’une efficacité limitée (gain maximum de 0,5 °C), et un impact environnemental et d’image dépréciable (surtout quand il s’agit de pneus…).
  • Le brassage d’air avec des ventilateurs ou turbine permet de mélanger des couches d’air supérieur (plus chaudes) avec les couches d’air inférieures.
  • L’aspersion du vignoble la nuit pendant la période de gel permet de remonter les températures : il est important de ne pas arrêter d’arroser jusqu’à plusieurs heures après le lever du soleil

Interventions sur les vignes gelées

  • Mieux vaut ne pas intervenir tout de suite. Attendez quelques jours pour vous rendre compte de l’intensité des dégâts.
    • si les pousses ont entièrement gelé, elles tombent après avoir séché. Les bourgeons secondaires et les bourgeons du vieux bois repartent ensuite. Il faut alors les sélectionner par un ébourgeonnage et ne conserver que les rameaux les mieux placés.
    • si les pousses sont partiellement nécrosées au-delà de l’inflorescence, les rameaux vont se ramifier, comme après un rognage. On peut en supprimer certains pour aérer les grappes et faciliter la  reconstitution du plan de feuillage
    • si seule la base du rameau est vivante, le reste et l’inflorescence étant détruits, les bourgeons latents risquent de repartir de façon incontrôlée et buissonnante, empêchant la formation de beaux bois pour la taille l’hiver suivant. Il faut retailler au sécateur à la base des rameaux (ne pas arracher) ou ébourgeonner pour favoriser la sortie de rameaux suffisamment vigoureux pour la taille l’hiver suivant
  • La priorité est de favoriser la reprise de vigueur, en privilégiant les apports foliaires et différentes opérations culturales à partir de la floraison (travail du sol...).

 

Pour plus de précisions sur l’adaptation des interventions à une parcelle, le choix des produits, contactez les consultants viticoles du Groupe ICV

 

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