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Viticulture
20/06/2022 -

Etat des lieux après nouaison

Etat des lieux après nouaison

Avec une belle sortie, une coulure raisonnable et un état sanitaire satisfaisant, la récolte s’annonce sous de bons auspices…. A condition que la sécheresse ne vienne pas gâcher ce beau potentiel l’été prochain !

 

 

Sortie des inflorescences : retour à la normale après le gel de 2021

 

Les comptages d’inflorescences réalisés sur le référentiel gardois (102 parcelles de Grenache, Syrah, Cabernet-Sauvignon, Merlot, Chardonnay et Sauvignon blanc suivies depuis plus de 20 ans) montrent un nombre moyen de 17,5 inflorescences par pied, soit 30 % de plus que l’année dernière, fortement marquée par le gel.

Ce chiffre correspond à la moyenne au cours des 10 dernières années, même s’il est légèrement plus bas que les millésimes les plus fertiles sur le département comme 2016 ou 2019.


Figure 1 : une belle sortie, avec relativement peu de coulure

 

 

 

 

Tous les cépages bénéficient de cette hausse de fertilité, et plus particulièrement les Chardonnay qui ont été fortement impactés l’an dernier. 

A noter : une exception notable et inquiétante, la Syrah, dont la fertilité est en baisse continue depuis 3 ans. Sur le terrain, on observe souvent des sarments sans grappe. Il est difficile de donner une explication à ce phénomène inquiétant, qui touche un cépage majeur de production des vins rouges de qualité.

 

 

 

Cette tendance est générale, et les vignes gelées l’an dernier présentent dans l’ensemble une fertilité supérieure à la moyenne dans la plupart des régions méridionales.

Peu de coulure observée dans l’ensemble, à part sur quelques parcelles très chargées, et pas seulement sur les  traditionnels cépages coulards comme le Grenache ou le Merlot. A ce stade, le potentiel de récolte s’annonce prometteur.

 

 

Une brutale accélération du développement de la vigne en mai

Avec un mois de mai qui a battu des records de chaleur (la moyenne mensuelle est plus élevée de 3°C par rapport aux températures normales), la phénologie de la vigne s’est brutalement accélérée au cours de la deuxième quinzaine de mai.

Alors que le débourrement était légèrement en retard sur l’an dernier (une semaine environ), la floraison est survenue avec 8 à 10 jours d’avance dans la plupart des secteurs. Les stades phénologiques se sont déroulés selon une cadence jamais observée entre le stade bouton floraux agglomérés et la nouaison. Dans certains cas,  la vigne a gagné près d’une semaine sur le cycle normal.

Pour les viticulteurs, cette accélération a entraîné une augmentation de la charge de travail parfois difficile à gérer, avec les relevages et les premiers écimages anticipés. Plus que jamais, mieux valait être en avance sur le programme de travail début mai.

 

Le saviez-vous ?

 

Du débourrement à la floraison, le développement de la vigne est fortement lié aux sommes de températures. En dessous de 10°C, la vigne ne pousse pas. Au-delà de 10°C, elle se développe proportionnellement au cumul des températures en base 10°C, exprimé par l’indice de Huglin.

 

Indice de Huglin = (Tx -10) + Tmax-10)/2

 

Avec Tx = température moyenne et Tmax = température maximale

 

D’après les travaux réalisés par le Groupe ICV en 2005 et 2006 dans le Gard, il faut en moyenne 620°C cumulé de l’indice de Huglin à partir du débourrement pour atteindre la floraison.

 

Dans les années 90, avec une température moyenne du mois de mai de 17 °C et des maximales à 22°C le cumul moyen de températures efficaces en mai était de 300 °C, soit environ la moitié du cumul nécessaire pour atteindre la floraison.

 

Avec des températures moyennes en mai 2022 de près de 20°C, et des maximales de 26°C observées dans de nombreux terroirs viticoles de l’Hérault, cela représente sur le mois un cumul de températures positives de 403°C, soit près des deux tiers des besoins nécessaires pour atteindre la floraison !

 

La vitesse de développement de la vigne était 30% plus rapide en mai 2022 que dans les moyennes des années 90 !

 

 

Etat sanitaire correct, avec une forte pression oïdium

Les conditions météorologiques ont été défavorables au mildiou en région méditerranéenne, et on observe peu de dégâts dans l’ensemble. A noter toutefois quelques attaques sur des secteurs littoraux soumis à de fortes rosées matinales.

 

Concernant l’oïdium, on assiste à une progression spectaculaire depuis 15 jours, avec la floraison. Dans l’ensemble, les dégâts sont limités pour l’instant, mais la fréquence de parcelles contaminées est particulièrement importante et il faudra rester vigilant pour limiter le développement de la maladie à un niveau acceptable d’ici la récolte (moins de 5¨de grappes très touchées).

 

Pour aller plus loin

https://www.icv.fr/mediatheque-viti-vinicole/publications?title=oidium&field_th_me_tid=43

https://www.icv.fr/download-form/dl-file/0141a8aedb1b53970fac7c81dac79fbe

 

Figure 2 : des dégâts d'oïdium peuvent être observés, notamment sur cépages sensibles comme le Carignan

 

Après une première génération d’intensité variable, mais localement parfois importante, les premiers piégeages de 2ème génération d’eudémis ont commencé dans les secteurs précoces.

Dans l’Hérault, les consultants viticoles ICV testent une dizaine de pièges connectés Trapview®, dotés soit de capsules à eudémis, soit de capsules à cryptoblabes.

 

Figure 3 : Capteur de vers de la grappe connecté Trapview® testé dans l’Hérault

 

Une situation hydrique préoccupante.

Tous les secteurs méditerranéens sont caractérisés par un déficit pluviométrique marqué depuis début mai, avec souvent de 0 à 15 mm cumulés sur la période, ce qui est très en dessous des normales saisonnières.

 

En Provence et en vallée du Rhône, le déficit pluviométrique est marqué depuis le début de l’année et la situation du vignoble est fortement marquée par la sécheresse. Dans les secteurs irrigables, les dérogations en AOC ont été délivrées exceptionnellement tôt (fin Mai en Côtes de Provence, début Juin en vallée du Rhône). En Ardèche, on constate également un déficit pluviométrique inquiétant.


 

En Languedoc et dans les Côtes du Rhône septentrionales, qui ont bénéficié de pluies abondantes et efficaces fin mars, la vigne n’est pas encore en situation de rationnement hydrique, mais le suivi des sondes capacitives et des modèles de bilan hydrique du Groupe ICV montrent une diminution rapide des réserves des sols. En l’absence de pluie dans les jours à venir, la situation risque de basculer rapidement, et l’irrigation devenir nécessaire là où c’est possible.

 

Pour piloter l’irrigation en ligne avec vos objectifs de production et dans le respect des ressources en eau, pensez à faire appel aux consultants ICV. Grâce aux outils iPilote® développés depuis plus de 15 ans, ils vous accompagnent efficacement dans vos programmes d’irrigation.

 

 

Dans un contexte atypique, une bonne caractérisation du vignoble sera essentielle pour bien préparer les vendanges.

Le Groupe ICV met à votre disposition deux types de services :

  • La cartographie du vignoble par Oenoview® sera un outil précieux pour évaluer le potentiel des différents terroirs dans des conditions particulièrement atypiques. La campagne 2022 est déjà bien engagée : contactez-nous dès que possible.
  • La caractérisation  des parcelles à l’aide des analyses de raisins (avec notamment les anthocyanes par la méthode Glories pour les rouges, ainsi que le dosage de l’acide malique, de l’azote pour les blancs et rosés). Une analyse systématique de l’ensemble des parcelles, 10 à 15 jours avant récolte, permet de regrouper les parcelles en fonction de leur potentiel œnologique.

Ailleurs en France

 

En Gironde, le millésime 2022 est également caractérisé par une précocité de 9 à 10 jours avec une sortie plutôt généreuse sur l'ensemble des secteurs et une absence de pression sanitaire. Fait notable, le vignoble a de nouveau été marqué par des aléas climatiques majeurs, avec la grêle sur le Pays Foyen à l'Est du département, débordant sur le département de la Dordogne.

 

En région centre (département de la Loire), on retrouve les mêmes niveaux de précocité que dans le Sud, une faible pression de maladie, mais une sècheresse inédite dans la zone Sud. A noter également 2 épisodes de grêle ayant affecté localement la croissance des vignes (AOP Saint Pourçain, Côtes du Forez).

 

Et chez nos voisins

Dans le vignoble de l’Emporda, en Catalogne Sud, les mêmes tendances s’accompagnent d’une sècheresse encore plus marquée, malgré une belle sortie de raisin au printemps, ainsi que d’une présence importante de première génération d’eudémis.

 

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