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Viticulture
17/01/2023 -

Cépages d’adaptation au changement climatique. Quels comportements en région méditerranéenne ?

Cépages d’adaptation au changement climatique Quels comportements en région méditerranéenne ?

Afin d’accompagner les vignerons dans l’adaptation au changement climatique, les équipes ICV étudient depuis 2 ans 16 cépages étrangers (Portugal, Espagne, Italie…) implantés dans le Gard et l’Hérault ; l’objectif étant d’observer leur comportement du vignoble jusqu’à leur vinification. Quels sont les premiers enseignements ?

Après avoir pendant plusieurs années étudié les aptitudes œnologiques des cépages résistants aux maladies cryptogamiques, le Groupe ICV a commencé à suivre depuis 2021 plusieurs parcelles de cépages étrangers pouvant présenter un intérêt face au changement climatique (VIFA = variétés d’intérêt à fin d’adaptation).

 

16 cépages implantés par des vignerons dans 25 parcelles réparties sur 8 sites du Gard et de l’Hérault ont été suivis, avec des observations au vignoble, des suivis de maturité et des vinifications à la cave expérimentale du Groupe ICV.

 

Différents cépages ont pu ainsi être évalués, venant d :

Le suivi agronomique a été réalisé par des étudiants de Supagro Montpellier, Eric Cheylus et Clara Belleville, encadrés par Thierry Lacombe.

 

Les observations au vignoble ont été définies à partir de l’impact prévisible du changement climatique sur la vigne :

  • Augmentation de l’exposition au gel de printemps (si les gelées seront moins fréquentes, elles auront plus d’impact du fait du débourrement plus précoce des vignes) : date de débourrement, potentiel fructifère- des bourgeons secondaires (capacité à produire du raisin en cas de repousse après un gel important)
  • Comportement face au stress hydrique : mesures de potentiel foliaire, observation de symptômes sur feuilles
  • Comportement face aux stress thermique
  • Capacité de maturation : suivi fin des composants du raisin au cours de la maturation, notamment de l’acidité et des anthocyanes

Le potentiel œnologique a été évalué grâce à plus de 40 mini-vinifications à la cave expérimentale, avec si possible comparaison de dates de récolte ou de process de vinification (par exemple rosé et rouge pour les cépages noirs).

 

Les premières conclusions de ces observations montrent que :

 

  • La date de débourrement risque de ne pas suffire à faire face à l’avance en cours des dates de débourrement.

Alors que les modèles utilisés par l’INRAe montrent que le réchauffement hivernal en cours va entraîner une avance de débourrement de 10 à 30 jours par rapport à la période 1960-1990 selon les scénarios du GIEC, l’amplitude de débourrement établie à Marseillan (34) à partir des données du Centre de Ressources Biologiques de la Vigne, Collection de Vassal-Montpellier, INRAE, montre une amplitude d’une dizaine de jours par rapport au Chasselas. L’adaptation aux gelées de printemps ne pourra se faire que par le seul choix du cépage, il faudra l’associer à des pratiques de taille (taille hivernale longue suivie d’un deuxième passage après la période de gels).

En revanche des différences importantes de fertilité secondaire font que certains cépages ont la capacité de produire du raisin même en cas de destruction des bourgeons primaires, comme le Touriga national, l’Aleatico, le Verdelho.

 

  • Aucun cépage ne peut être considéré comme résistant à la sécheresse : placés dans des conditions de fort stress hydrique, tous manifestent des symptômes foliaires plus ou moins marqués, ou des valeurs de potentiel foliaire très basses. Tout au mieux peut-on parler de moindre sensibilité à la contrainte hydrique pour certains cépages comme le Calabrese (Nero d’Avola).

 

  • Des différences importantes de potentiel en acide malique apparaissent entre les cépages. Le fort potentiel en acide malique de certains cépages (comme l’Alvarinho, le Saperavi, le Xarello, le Verdelho ou le Nero d’Avola, qui présentent des acidités comparables à supérieures à celles du Carignan à même niveau de teneur en sucres, en font des cépages intéressants dans des conditions de sécheresse et de fortes chaleurs.

 

Ce travail montre aussi qu’il sera indispensable d’expérimenter ces nouvelles variétés dans nos différents terroirs avant de les adopter

 

L’Assyrtiko s’est révélé par exemple très sensible au mildiou en cas de fortes pressions comme 2018 ou 2020. Il est de plus très peu fertile sous nos latitudes, et doit impérativement être taillé en baguette pour fournir une récolte normale.

 

Par ailleurs, nos observations montrent que l’introduction de cépages venant de régions plus chaudes et plus sèches (ce qui n’est pas le cas de tous les bassins d’origine des cépages que nous avons testés !) n’entraîne pas systématiquement un allongement des stades phénologiques quand ils sont implantés dans des terroirs plus frais.

 

Les vinifications expérimentales mettent en évidence le potentiel œnologique de ces variétés, et permettent d’avoir une idée sur les styles de vin qu’ils peuvent produire dans nos régions.

 

Pour en savoir plus sur ces premiers résultats, il est possible de consulter les fiches techniques de ces cépages.

 

Pour un approfondissement, et avoir la possibilité de déguster des vins expérimentaux ou certains vins élaborés par des vignerons locaux, inscrivez-vous aux formations organisées par le Groupe ICV.

 

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