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Viticulture
15/11/2019 -

Que retenir du Millésime 2019 ?

Que retenir du Millésime 2019 ?

Records de température, sécheresse…2019 renoue  avec les petites récoltes en région méditerranéenne, conséquence logique de la canicule exceptionnelle de juillet dernier.

Retour sur les grandes étapes qui ont marqué ce millésime et sur les impacts qualitatifs et quantitatifs de la canicule.

 

2019 : millésime de canicule

Au-delà des rendements, la maturation du raisin a été fortement affectée par les chaleurs exceptionnelles : petites baies, peu juteuses, avec une maturité phénolique particulièrement retardée. Heureusement, l’état sanitaire a été globalement excellent, heureux contraste avec le mildiou de triste mémoire de 2018.

Au final, des vins de bonne qualité, dans une situation extrêmement contrastée, une fois de plus.

 
Météo : un déficit pluviométrique croissant, accentué par une canicule exceptionnelle
 
Après un début d’hiver très pluvieux, qui a permis de reconstituer en décembre les réserves en eau des sols, le déficit pluviométrique s’est progressivement installé à partir du début de l’année, que les pluies d’avril et de mai n’ont pas permis de compenser.
 
Les mois de mai et juin, plutôt frais, ont légèrement ralenti la croissance de la vigne, et réduit ses besoins en eau. Malgré la baisse marquée des pluies de printemps par rapport à 2018, l’état physiologique de la vigne était peu marqué par le stress hydrique fin juin.
 
Mais ensuite, l’été  a été particulièrement sec, presque autant que l’été 2017, et surtout excessivement chaud en Juillet.
 

 

Figure 1 : Evolution de la pluviométrie et du déficit hydrique pendant le cycle de la vigne de 1990 à 2019 à l’INRA Pech rouge (Gruissan) H. OJEDA

 

Le mois de Juillet a été l’un des plus secs, et surtout des plus chauds jamais enregistrés. Dans le Gard et l’Est de l’Hérault, des records de températures maximum ont été battus, avec des températures dépassant largement 40°C.

 

Figure 2 : Caractérisation de l’été 2019 selon les températures moyennes et la pluviométrie (Météo France)

 

Ces chocs  de températures ont entraîné des échaudages sur de nombreuses parcelles, avec des destructions plus ou moins importantes de feuilles et de grappes.

 

   

 

 

Une précocité moyenne

 

Le débourrement a légèrement tardif, proche de 2018, ainsi que la floraison, en retard de 7 jours sur 2018, retard qui s’est maintenu à la véraison. Les vendanges ont commencé avec un léger retard par rapport à l’an dernier, tout en restant dans la moyenne des 10 dernières années.

 

Figure 3 : Date de début des vendanges à la cave expérimentale de l’ICV depuis 1999

 

Une sortie élevée

 

Les comptages d’inflorescences réalisés sur le référentiel du Centre ICV de Nîmes (150 parcelles) montrent en 2019 une sortie en légère hausse par rapport à 2018, supérieure à la moyenne des  5 dernières années

 

 

Le phénomène a touché de façon spectaculaire les Sauvignon et les Cabernet sauvignon, mais également les Merlot et les Chardonnay.

 

 

Des baies exceptionnellement petites

 

Les poids des baies sont les plus petites mesurées sur nos référentiels comme l’Observatoire ICV du Millésime, Avec -12 % par rapport à 2018, qui était dans la moyenne des 20 dernières années, il faut remonter à 2003, année de canicule , pour retrouver des poids aussi faibles.

 

 

Une précocité moyenne et hétérogène

 

La maturation a été moyennement précoce, proche de celle de 2016, mais a progressé normalement.

 

L’estimation des degrés potentiels a été particulièrement délicate cette année, du fait de l’hétérogénéité des vendanges, et de la forte viscosité des pulpes. La part de pulpe restant adhérente aux pellicules lors de l’extraction des jus était supérieure à la normale. S’agissant de la partie la moins mûre et la plus acide, le manque de rigueur dans les prélèvements de raisin et l’extraction des jus pouvait conduire à de fortes surestimations des degrés potentiels. Il fallait être particulièrement rigoureux, et bien vérifier les niveaux de maturité avant de déclencher les récoltes.

 

 

Le chargement en sucres, actif en début de maturation, comme en 2016, s’est arrêté assez tôt. La montée des degrés potentiels, qui ont pu atteindre des niveaux très élevés, est en grande partie due à de la concentration, phénomène classique les années de sécheresse.

 

 

Une acidité moyenne, mais avec des pH en baisse par rapport à 2018

 

L’acidité totale était moyennement, mais largement dominée par l’acide tartrique, d’un niveau élevé qui, combiné à des teneurs faibles en acide malique, dégradé par les fortes températures de l’été, expliquent des pH inférieurs à ceux de 2018, dans la moyenne des 10 dernières années.

 

Les teneurs en azote assimilable, quoique en légère baisse par rapport à 2018, sont plutôt élevées, à des niveaux corrects pour des raisins vendangés à maturité modérée (inférieurs à 13 % vol en degré potentiel), mais insuffisants pour des raisins plus riches en sucres. C’est une conséquence de la concentration des raisins.

 

 

Un potentiel phénolique moyen, avec une évolution lente et tardive

Le potentiel phénolique des raisins était moyen comparé aux années précédentes, avec des teneurs en anthocyanes inférieures à la moyenne.

Mais la maturité phénolique était particulièrement retardée, comme en attestent les valeurs particulièrement élevées de MP, contribution des tanins des pépins aux polyphénols totaux, même à des degrés potentiels très élevés.

 

La sécheresse et la canicule ont entraîné ces blocages de maturité.

 

En 2019, il fallait savoir attendre pour atteindre la maturité phénolique sur les raisins rouges, et piloter les vendanges à la dégustation des baies ou à l’aide des analyses de polyphénols des raisins.

 

 

 

Une récolte en baisse par rapport à 2018

 

La récolte 2019 est comparable à celle de 2018 en Provence, mais en baisse de 7 % sur le Languedoc Roussillon, avec une situation contrastée. Les secteurs impactés par la canicule (une partie du Gard, Est Hérault et Pyrénées Orientales) montrent des baisses marquées de -15 à -20%. Ailleurs, les évolutions sont moins marquées, notamment dans les secteurs touchés par le mildiou en 2018. Dans l’Aude, dont une grande partie avait été durement touchée par la grêle en 2018, la récolte est en hausse par rapport à l’an dernier.

 

Désormais, et ce contrairement à ce qui était observé jusqu’il y a 10 ans, une sortie généreuse à la floraison n’est plus synonyme d’une promesse de récolte élevée si la sécheresse et la canicule s’installent en été.

 

Un excellent état sanitaire

Le mildiou a été quasiment absent des vignes cette année, même si dans certains secteurs il a fallu être vigilants, de même que l’oïdium, malgré quelques attaques tardives. Dans les secteurs à vers de la grappe, l pression a été modérée, et les pluies de fin septembre n’ont pas suffi à déclencher la pourriture grise.

 

Nouvelle canicule, nouveau millésime atypique

 

Avec ses températures record fin Juin et en Juillet, 2019 représente une nouvelle année de canicule et de sécheresse, après 2003, 2005, 2010, 2016, 2017.

 

Même  si la tendance à la sécheresse estivale semble s’installer en région méridionale, les conséquences sur la vigne n’en sont pas pour autant plus prévisibles.

Selon la précocité de la canicule par rapport aux stades phénologiques de la vigne, son intensité, l’état hydrique de la vigne à ce moment, les conséquences sur le raisin et sa maturation peuvent être très différentes, et dans l’état actuel de nos connaissances, pas toujours faciles à prédire.

 

C’est pourquoi les outils de pilotage de la vigne (suivi de son état hydrique et minéral, suivi de la maturation du raisin) sont et seront de plus en plus importants pour permettre de gérer les vendanges au mieux du potentiel qualitatif du raisin et des objectifs de production.

Les outils développés par le Groupe ICV pour piloter les vendanges (cartographie Oenoview, analyses sensorielle du raisin, analyses rapides des composés phénoliques, acides et azotés du raisin en cours de maturation) constituent une aide à la décision majeure pour les viticulteurs et les vinificateurs.

 

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