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Quel impact des pluies ?
Les orages qui ont traversé les vignobles du pourtour méditerranéen les 10 et 11 septembre peuvent avoir des effets divers :
Impact de la pluie sur les degrés potentiels
Tant que le raisin est mouillé (24h après la fin de la pluie) : baisse de 0,5 à 1 % vol
En cas de faible pluie (< 10 mm) : retour à la situation d'avant la pluie, 3 à 4 jours après
En cas de forte pluie (> 20 mm) : retour à la situation d'avant la pluie, 5 à 6 jours après
Fortes pluies = difficultés d’accès à certaines parcelles
Des orages de plus de 30 à 40 mm limitent la portance de certaines parcelles, notamment en situation basse. On risque dans certains cas de ne pas pouvoir y accéder avant 3 à 6 jours.
Sur les parcelles stressées : déblocage de la maturité pulpaire, pas de la maturité phénolique
Sur les parcelles soumises à un fort stress (défoliation marquée) les pluies peuvent favoriser un arrêt du blocage de la maturité, avec prise de poids, et reprise de l’accumulation des sucres.
Les parcelles tardives, qui sont encore à 15 jours de la date de vendange, bénéficieront le plus de ces pluies.
L’impact sur les parcelles actuellement très proches de la maturité risque d’être plus faible.
Cela devrait être insuffisant pour atteindre une maturité phénolique complète : les pellicules demeureront plutôt herbacées et agressives.
Sur les parcelles équilibrées à peau épaisse : prise de poids et ralentissement de la maturation
Les parcelles ayant toujours leur feuillage intact devraient bénéficier de ces pluies en reprenant l’assimilation racinaire. Les baies devraient grossir, entraînant une dilution des sucres dans un premier temps, et un achèvement de la maturation ensuite.
Sur des cépages comme les Merlot, Grenache ou Syrah dans les secteurs tardifs, ou les Carignan et Cabernet, cette évolution ne peut être que positive : plus de jus, retour à l’échelonnement des maturités, atteinte de la maturité phénolique complète pour celles qui sont actuellement à des degrés élevés.
Les grappes étant souvent lâches et les pellicules épaisses sur ces cépages, les risques d’éclatement sont minimes, ainsi que les risques sanitaires, sauf en cas de dégâts visibles de vers de la grappe.
Il convient de surveiller ces parcelles, tant sur le plan sanitaire que par les contrôles de maturité et la dégustation des baies pour les vendanger au stade optimal.
Sur les parcelles à grappes compactes et grosses baies : risque d’éclatement
Les parcelles à grosses baies sont celles qui risquent de grossir le plus rapidement (grosse baie = baie avec de nombreuses cellules, du fait d’une période de croissance herbacée longue avec arrêt de croissance tardif).
Les risques d’éclatement sont élevés, surtout si les pellicules sont fines et déjà friables à la dégustation, et les grappes déjà compactes (cas de nombreuses Syrah et Cinsault actuellement).
En cas de vers de la grappe et d’oïdium : risque de pourritures
La présence d’oïdium sur raisin augmente les risques d’éclatement, y compris sur des parcelles à pellicule épaisse
Les vers de la grappe ont développé des foyers de pourriture grise, de pourriture acide et d’Aspergillus. Jusqu’à présent ces foyers étaient peu actifs, leur développement freiné par le vent et les chaleurs. Le maintien d’une atmosphère humide pendant plusieurs jours d’affilée va entraîner un développement d’autant plus rapide des pourritures que le raisin est déjà à des degrés élevés.
Ces risques sont globalement modérés sur la majorité des parcelles.
La situation risque d’évoluer plus significativement si la semaine prochaine on a plusieurs jours successifs avec un temps humide.
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Source : extrait du Flash Info Vendanges ICV du 11 septembre 2019