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Quelles ont été les conséquences du gel et de la grêle ? Quels cépages, quels secteurs ont été les plus touchés ? Comment s’est déroulée la sortie de grappes ? Au final à quel niveau devrait se situer la production gardoise de vins commercialisables ? Les consultants ICV de Nîmes vous délivrent leur estimation 2020.

L’enquête réalisée fin septembre par les consultants du Centre Œnologique ICV de Nîmes sur les caves coopératives du Gard laisse apparaître, après extrapolation à l’ensemble des unités de production du département, une récolte prévisionnelle gardoise (vins commercialisables) de :

Ainsi, le département Gard connait, après 2017 et 2019, une production de vins extraordinairement faible, la troisième plus petite récolte depuis 1949. À noter également que nous passons en dessous de la barre symbolique des 3 millions d’hectolitres de vins produits mais surtout que cela se produit pour la troisième fois en 4 ans !

La comparaison du volume de récolte 2020 dans le Gard (vins commercialisables) avec les millésimes antérieurs donne les chiffres suivants :

► + 4,3 % par rapport à la récolte 2019 (2 829 109 hl),

► - 8,8 % par rapport à la récolte 2018 (3 235 791 hl),

► + 17,3 % par rapport à la récolte 2017 (2 515 072 hl), la plus petite récolte connue !

► - 12,8 % par rapport à la récolte 2016 (3 382 000 hl).

La comparaison avec les millésimes plus récents relativise un peu la faiblesse de la récolte 2020 qui se positionne à :

► - 3,3 % par rapport à la moyenne quinquennale (2015 – 2019),

► - 6,4 % par rapport à la moyenne décennale (2010 – 2019).

En intégrant 2020, les moyennes quinquennales et décennales sont encore revues à la baisse et, pour la 1ère fois, la moyenne quinquennale passe en dessous de 3 millions d’hectolitres !

Cette tendance baissière se poursuit malgré la sensible augmentation des surfaces plantées en vigne constatée depuis 2016. Sur la base d’une estimation de 53 400 ha de vigne en 2020, le rendement moyen devrait cette année se situer autour de 55,2 hl/hectare (toutes zones et dénominations confondues) contre 53,2 hl/ha en 2019 et 47,8 hl/ha en 2017.

Enfin, on relève cette année de fortes disparités dans les volumes produits en fonction des bassins de production. Schématiquement, la zone sud-département affiche une récolte importante alors qu’elle s’avère moyenne à faible, voire très faible sur les autres zones.

L’analyse par bassins de production donne les chiffres suivant :

À l’exacte opposée de l’an dernier, le Gard méridional et les Costières de Nîmes montrent une très forte augmentation de leur production, ce qui s’explique par la quasi-absence de gel sur ces secteurs.

Les Garrigues gardoises et le Gard septentrional résistent plutôt bien grâce au bon comportement des cépages tardifs.

Une fois encore, le secteur Côtes du Rhône est le plus durement touché en raison de l’intensité du gel, situation aggravée par plusieurs orages de grêle : le 29 mai sur St Laurent les Arbres, Lirac, Roquemaure, le 22 juillet sur la vallée de la Cèze.

C’est bien entendu le gel du 25 mars 2020 qui est à l’origine des lourdes pertes constatées sur une grande partie du département à l’exception de sa partie la plus au sud. Les cépages à débourrement précoce ont été les plus touchés : chardonnay et grenache notamment. A l’approche de la récolte, on constate des dégâts de moindre intensité sur presque tous les cépages.

Indépendamment de l’effet du gel, la note « Sortie de grappes – Millésime 2020 » diffusée au printemps évoquait, par cépage et par zone, la faiblesse de la sortie 2020.

L’analyse de la production par cépage montre les tendances suivantes :

- Grenache : il fait partie des deux cépages les plus impactés par le gel du 25 mars, ce qui se cumule avec sa faible fertilité cette année. Selon l’état physiologique à cette date et l’importance des dégâts, des phénomènes de « compensation » ont pu apparaître, limitant un peu la perte de récolte.

- Syrah : une fertilité en baisse mais aussi des grappes parfois nombreuses mais de petite taille. Des ambitions quantitatives à la baisse sur ce cépage…mais de beaux résultats sur vins.

- Merlot : la fertilité « raisonnable » n’a pas compensé les effets de conditions climatiques peu à son avantage. Pas de grandes déceptions le concernant mais une production dans la moyenne basse.

 - Cabernet : pas de surprise sur ce cépage dont la fertilité (et la productivité) est pénalisée par la quasi-absence de renouvellement au vignoble. Une production malgré tout correcte et de belles promesses sur le plan qualitatif.

- Chardonnay : faible sortie et dégâts de gel très importants. Résultat : 30 à 40 % de perte de récolte sur ce cépage en moyenne ! Deux millésimes très compliqués pour le Chardonnay.

- Sauvignon : légèrement affecté par le gel (dans une moindre mesure) il a plutôt bien compensé en terme de volume grâce également à des rendements en jus satisfaisants. On estime la baisse de récolte à 15 % environ.

Source : Note Millésime ICV Gard au 6 octobre 2020.

Pour en savoir plus, contactez le centre œnologique ICV Nîmes.