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Viticulture
07/04/2023 -

Point climatologique sur le Gard - Hiver 2022/2023

Point climatologique sur le Gard - Hiver 2022/2023

 

Le vignoble subit une 3ème année consécutive de très faibles cumuls de pluies hivernales et un mois de mars très sec. Le débourrement est proche de 2022, une à deux semaines plus tard que 2021. Retrouvez le point climatologique détaillé à début avril, réalisé par Bernard Genevet, consultant viticole ICV Gard.

 

Un débourrement comparable à 2022 et deuxième année consécutive de moindre précocité

L’année 2022 s’est terminée comme elle avait commencé : en douceur ! Ce qui en fait l’année la plus chaude jamais connue en France depuis le début du XXème siècle ! Après les records de chaleur du printemps et de l’été 2022, nouveau record enregistré en octobre (source : bilan climatique météo France).

 

Malgré un petit coup de froid début décembre, le début de l’hiver a été globalement chaud, plus chaud que les normales 1981-2010 et plus chaud que l’an dernier.

Un débourrement très précoce s’annonçait avec les longues périodes de risque de gel inhérentes. Heureusement, la fin du mois de février voit les températures passer nettement sous les normales et la fraicheur se maintient toute la première décade de mars. (Source : bilan climatique météo France).

 

Puis inversion de tendance avec le retour de la douceur qui permet alors progressivement le démarrage de la végétation.

 

Les bilans globaux février-mars étant comparables sur ces 2 dernières années, le débourrement de la vigne se produit à peu près à la même période qu’en 2022, soit 2 semaines plus tard qu’en 2021, positionnant le millésime 2023 comme un millésime plutôt tardif (ou « pas très précoce ») par rapport aux dernières années.

 

La douceur remarquable de la fin du mois de mars et des tous premiers jours d’avril génère une accélération notable du débourrement avec, sur le sud du département, de nombreuses parcelles où les premières feuilles apparaissent en quelques jours : Chardonnay et Grenache notamment.

 

 

Ce début avril, une grande partie du vignoble gardois se trouve dans la zone de risque pendant laquelle la crainte du gel se manifeste à chaque coup de froid annoncé.

La première alerte a eu lieu avec une longue période de Mistral et un net rafraichissement des températures matinales. Après quelques jours à risques les 5, 6 et 7 avril, les températures devraient remonter pour atteindre la fin avril sans encombre.

À noter, concernant la thématique de la lutte antigel, une hausse très importante depuis l’hiver dernier des parcelles taillées tardivement (Chardonnay taillés en mars).

Deux autres éléments de réduction des risques à retenir :

- tondre ras les couverts herbacées, qu’ils soient spontanés ou semés

- ne pas travailler les sols durant les 2-3 jours précédent un risque de gel annoncé et pendant cette période de risque.

 

 

Troisième hiver consécutif sec…et toujours pas d’inversion de tendance au début du printemps.

La sécheresse est bien évidemment une des préoccupation majeure de cette sortie d’hiver avec des cumuls de pluies depuis les vendanges derniers très nettement inférieurs aux normales (ici la série 1981 -2010) mais aussi plus faibles que l’an dernier.

 

L’apparente situation plus favorable de la vallée du Rhône, Pont Saint Esprit et Chusclan sur notre graphique, n’est due qu’à un cumul de pluies nettement plus élevé en novembre dernier.


 

Mais depuis début janvier, c’est tout le département du Gard qui est au régime sec. Quelques chiffres remarquables en illustration (source météo France) :

 

  • Maxi : 90 mm depuis début janvier à Pompignan, … mais 38 mm à Chusclan !
  • Soit, en tous points du département du Gard, une 100aine de mm de déficit depuis début janvier.

 

Comme à chaque sortie d’hiver sec, pas d’inquiétude pour l’instant quant aux conséquences sur le débourrement de la vigne. Jusqu’à fin mars, les sols n’étaient pas véritablement secs mais plutôt « secs comme au mois de mai ». Soit de quoi satisfaire les besoins en eau de la vigne qui sont faibles à cette période (pas ou peu de transpiration) avec un démarrage de la vigne qui se fait essentiellement grâce aux réserves en éléments nutritifs.

 

Avec l’arrivée de la première séquence durable de mistral cette première semaine d’avril on note une nette progression du dessèchement des sols. Il faudra attendre les bulletins des spécialistes pour évaluer l’état des sols à la mi-avril. A partir de là, sans retour de la pluie et avec des besoins en eau qui vont progressivement augmenter, le développement des rameaux pourrait être freiné. Le conditionnel reste de mise, ce phénomène n’ayant jamais été constaté dans notre département !

 

Autre élément de préoccupation moins souvent mentionné : les dynamiques de minéralisation de l’azote pour parvenir aux formes assimilables par les plantes sont sans doute bien plus faibles qu’à l’accoutumée à cette période. On peut en déduire les quelques conséquences pratiques suivantes :

 

  • Dernier moment aux 1ers jours d’avril pour les apports d’azote sous forme nitrique
  • Mais sans doute aussi le moment de renoncer aux apports sous formes organiques dont la probabilité de dégradation sous forme assimilable d’ici la nouaison (pic de besoins de la vigne) devient faible.

 

Pour les mêmes raisons, il est temps de détruire et enfouir les engrais verts pour espérer un peu de restitution azotée d’ici quelques semaines.

 

Dans tous les cas, la concurrence hydro-azotée de l’herbe doit être réduite au minimum. Soit une absence d’herbe sous le rang de vigne mais aussi dans les inter-rangs qu’il était prévu de travailler : un sur deux, un sur trois, tous les inter-rangs selon les stratégies de chacun.

 

À l’échelle nationale, les bilans climatiques proposés par météo France permettent de positionner notre département dans un contexte plus global. A ce jour on peut dire que le Gard est malgré tout dans une situation plus favorable que les zones Ouest et Est du bassin méditerranéen mais globalement dans la même tendance sèche et préoccupante. Notons également que la situation hydrique pour notre culture peut rapidement s’inverser et devenir plus favorable, comme par exemple en 2021 où les cumuls hivernaux étaient encore plus faibles...puis le reste de la saison pluvieux !

 

En revanche pour les cours d’eau et les nappes souterraines, le déficit ne pourra pas se combler d’ici l’été et la situation pour les usages de l’eau en général est à ce jour très préoccupante sur le département du Gard qui depuis le 10 mars est en vigilance sécheresse.

 

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