Newsletter Contactez-nous Oenobox Facebook Linkedin Youtube
separateur-imagestetiere

Actualités

Retour à la liste des actualités
Viticulture
02/04/2020 -

ICV Gard : note viticole sur le gel

ICV Gard : note viticole sur le gel

Cette note a été réalisée à partir des informations recueillies par les consultants du centre œnologiques de Nîmes le 25 mars. Les chiffres annoncés ne sont que de premières estimations effectuées à chaud.

 

Description du phénomène

Un épisode de gel a touché la quasi-totalité du département mercredi 25 mars.

Ce phénomène, appelé pour ce cas gelées « blanches », est dû au refroidissement de l’air d’une parcelle par refroidissement du sol pendant la nuit. Il se produit suite à des nuits à ciel dégagé, sans vent, avec un fort rayonnement. Les couches d’air proches du sol sont les plus froides et la température augmente avec la distance au sol.

 

Les températures enregistrées le 25 mars sont généralement de -2°C et jusqu’à -4°C signalé par endroit. De plus, une humidité résiduelle venue du sol était nettement visible et parfois des traces de givres sur les feuilles. Les parcelles en situation basse ou à proximité de haies ou de cours d’eau sont généralement plus sensibles mais, étant données les températures enregistrées, le gel a affecté le vignoble gardois de façon bien plus large.

 

État des lieux pour le département du Gard

 

Un premier recensement des dégâts a été fait le 25 mars. Ce bilan est partiel et se précisera d’ici une à deux semaines, lorsque la végétation aura repris sa croissance.

Des dégâts nous ont été signalés sur la quasi-totalité du département à l’exception semble-t-il de la zone Costières (Sud de Nîmes) et littorale.

Partout ailleurs, on trouve souvent des parcelles touchées avec une intensité encore difficile à estimer.

Néanmoins, ce qu’on peut retenir à ce jour :

  • la zone la plus impactée en « fréquence de parcelles touchées » semble être le centre du département, Uzège et Gardonnenque, du fait à la fois de températures très basses et de la présence de nombreuses parcelles de Chardonnay et de Grenache très avancées. Ceci n’exclut pas des dégâts importants ailleurs dans le département (à préciser).
  • Chardonnay et Grenache, peut-être Muscat Petit Grains, semblent les cépages les plus touchés car souvent avec déjà quelques feuilles sorties.
  • pour ces cépages au moins, sur les parcelles touchées, des pertes importantes, supérieures à 30% (et localement plus !) sont très probables. Quelques cas de pertes totales nous ont été signalés (à confirmer).
  • une incertitude demeure sur le niveau de dégâts des parcelles où les feuilles n’étaient pas encore présentes et les bourgeons « dans le coton » ou au stade « éclatement ». On peut d’ores et déjà constater par endroit des bourgeons « grillés » et d’autres qui paraissent encore sains. Il faudra attendre le retour de températures douces et le redémarrage de la végétation pour avoir plus d’informations.
En conséquences, on retiendra à ce jour que :

- des parcelles +/- touchées sont signalées sur les deux tiers du département,

- des pertes importantes, de l’ordre de 10% à 30%, sur Grenache et Chardonnay concerneront une bonne moitié du département,

- pour ces cépages des pertes proches de 100% ne sont pas à exclure dans les situations les plus extrêmes !

 

 

 

 

Conduite à tenir suite au gel

 

Dans un premier temps, il s’agira d’être plus précis sur le niveau de dégâts dans les parcelles, au cas par cas. Ce recensement devra permettre de déclencher les procédures de déclaration auprès des assureurs.

 

Par la suite, on pourra distinguer deux types d’opérations :

 

  1. Maintien des mesures de prévention

 

Certains facteurs agronomiques favorisent la sensibilité au gel (dans le cas des gelées blanches uniquement) :

  • le travail du sol récent augmente le risque de gel,

- en favorisant le rayonnement (le sol est généralement plus sombre, et la surface de contact avec l’air plus importante du fait du micro relief),

- en augmentant l’évaporation donc le refroidissement du sol et le risque d’apparition de rosée sur les feuilles. Cet effet peut avoir lieu pendant 10 à 20 jours après une façon culturale, ce qui rend la mise en pratique de la prévention difficile alors que dans le même temps la destruction de l’herbe est nécessaire pour éviter la concurrence azotée. Tout au moins, éviter toutes interventions dans les jours qui précèdent des prévisions à risques (donc surveiller les prévisions météo).

  • la présence d’herbe haute augmente le niveau du sol du point de vue thermique et diminue la hauteur relative des bourgeons. De plus, la transpiration de l’herbe favorise la rosée et augmente le risque de gelées blanches. La destruction de l’herbe sous le rang est donc une priorité, par ailleurs nécessaire du fait de la concurrence azotée due à l’herbe.

 

Le décavaillonnage éloigne les bourgeons du sol, et diminue les risques de gelée.

 

  1. Interventions sur vignes gelées

 

Mieux vaut ne pas intervenir tout de suite. Attendez quelques jours pour vous rendre compte de l’intensité des dégâts.

  • sur vignes formées, les pousses entièrement gelées tomberont après avoir séché. Les bourgeons secondaires et les bourgeons du vieux bois repartent ensuite et la végétation a généralement un port buissonnant, rendant les travaux de taille l’hiver prochain nettement plus longs. Pour éviter cela, réaliser un ébourgeonnage soigné en conservant les rameaux les mieux placés.
  • si les pousses sont partiellement nécrosées les rameaux vont se ramifier, comme après un rognage. Le plus souvent aucune intervention n’est indispensable mais on peut supprimer certains rameaux pour aérer les grappes et faciliter la  reconstitution du plan de feuillage.

 

  • sur plantier en formation la situation est plus délicate. Attendre une ou deux semaines pour faire un bilan précis.

Sur les baguettes formées cet hiver ou l’été dernier, si tous les bourgeons sont gelés et que la reprise est nulle ou très irrégulière (uniquement les bourgeons du bout de la baguette par exemple), il sera préférable de supprimer ces baguettes afin de les reformer à partir du tronc. Le raisonnement est le même pour les troncs en formation, si nécessaire retailler à deux yeux. Ces opérations doivent se faire suffisamment tôt (avant fin avril…) pour laisser le temps à la végétation de pousser suffisamment afin d’effectuer les opérations de formation.

 

  • Pour toutes les parcelles fortement touchées, il est important de favoriser la reprise de vigueur :
  • destruction de l’herbe pour éviter la concurrence azotée (en évitant le travail du sol à l’annonce d’une période à risque),
  • éventuellement réaliser un apport foliaire d’azote et pour les cépages et/ou situations sensibles à la chlorose de fer, mais après reprise de la végétation : il faut des feuilles réceptives.
  • la question d’une adaptation de la protection phytosanitaire, réduction des coûts, se posera peut-être pour les parcelles avec une très grosse perte de récolte. Mais attention, la protection du feuillage (mildiou notamment) est indispensable pour ne pas affecter le potentiel de récolte de l’an prochain. Pour l’instant on peut uniquement prévoir un décalage dans les dates d’intervention initialement envisagées.

 

Pour plus de précisions sur l’adaptation des interventions dans votre vignoble, contactez votre consultant viticole ICV Gard :

Stéphanie Agier (06 08 73 58 51)
Bernard Genevet (06 31 88 05 42)

 

La newsletter ICV

Abonnez-vous à notre newsletter et recevez toutes nos exclusivités directement dans votre boîte mail...

Cliquez-ici
rejoignez-nous maintenant !