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Marché et stratégie
13/04/2022 -

La viticulture ne perd pas le nord !

La viticulture ne perd pas le nord !

Comment transférer mes observations terrain à mon conseiller ? Je cherche à investir dans la coupure de tronçon, quel matériel ? Quelle précision ? Ces questions ont toutes un point commun avec une nouvelle technologie : le GNSS (ou GPS). Notre dream team de la Tech (Anthony et Emerick) vous dit tout ce qu’il faut savoir sur l’utilisation de la géolocalisation en viticulture.

Après avoir dressé un panorama des nouvelles technologies en viticulture dans la newsletter ICV de janvier, Anthony Clenet et Emerick Candaele vous font aujourd’hui découvrir l’essentiel sur l’usage du GNSS en viticulture.

 

 

Histoire du géopositionnement par satellite

 

Arrivée dans les années 1990 le système de géopositionnement américain GPS (Global Positionning System) est une constellation de satellites permettant de se positionner n’importe où sur Terre. Le GPS fait partie de la famille des technologies « GNSS » pour Geolocation and Navigation Satellite System (Géolocalisation et navigation par un système de satellite en français). Le GPS nous vient tout droit des Etats Unis (depuis 1990). Mais il en existe d’autres :

  • GLONASS le système GNSS russe
  • BeiDou Navigation Satellite System (BDS) le chinois
  • Galileo, l’européen

 

Bien qu’au début des années 2000 cette technologie était chère et peu accessible, elle a bien évolué pour finalement tenir au creux de notre main. En effet, nos smartphones intègrent nativement cette technologie, et nous nous en servons quasiment quotidiennement. Par exemple pour savoir que votre voiture va un peu trop vite à l’approche d’un radar prêt à prendre une jolie photo !

 

Et en viticulture ?

 

La technologie est belle est bien présente au sein de notre filière. Et ce pour plusieurs usages.

 

Nous allons distinguer deux façons de profiter de la géolocalisation dans les vignes :

  • Utilisation du smartphone
  • Utilisation avec les machines
  • Bonus : Les deux points précédents en même temps

 

Utilisation du GNSS sur smartphone

 

Même si la précision du smartphone n’est pas idéale (nous y reviendrons plus tard), il est devenu relativement facile de profiter de la localisation sur smartphone en viticulture. Cela peut servir pour se repérer sur le terrain, pour transmettre des données ou pour suivre son temps de travail.

 

Se repérer sur le terrain traite deux aspects : Repérer quoi, et repérer comment ?

 

Repérer quoi : qu’est-ce que je veux aller voir sur le terrain ? Les usages sont divers selon les besoins. Par exemple,  cela peut être de visiter une parcelle selon des cartes de vigueur. Ou bien avoir une tournée de parcelles à visiter.

 

Une fois que l’on sait ce que l’on doit voir sur le terrain, on peut répondre au comment ?

Grâce au GNSS de votre smartphone, vous pouvez voir votre position réelle en fonction de ce que vous voulez observer (exemple : carte de vigueur). Mais vous pouvez aussi profiter de la navigation, par exemple en usant de Google Maps pour pouvoir naviguer d’une parcelle à l’autre lors d’une tournée.

 

Être sur le terrain c’est aussi pouvoir envoyer une information à quelqu’un pour qu’il puisse y revenir plus tard. Pour illustrer ce propos, et éviter d’énumérer tous les outils disponibles, nous allons parler d’un cas d’usage concret :

 

Un viticulteur souhaitait envoyer une observation à un conseiller pour que ce dernier puisse s’y rendre plus tard. Prendre une photo et l’envoyer, pas de problème. Mais trouver un moyen simple de montrer où la photo a été prise était un autre problème. Pour pallier à cela, nous avons conseillé au viticulteur d’installer l’application « SurveyCam », disponible en téléchargement sur le PlayStore et AppStore.

Cette petite application a permis au viticulteur de prendre en photo des observations tout en intégrant, sur la photo, la date, un commentaire, et surtout la géolocalisation ! Pour notre conseiller, il lui a suffi de renseigner les coordonnées dans Google Maps pour pouvoir se rendre sur le lieu de l’observation.

 

La géolocalisation grâce au smartphone peut aussi servir à suivre le temps de travail dans les différentes tâches.

C’est ce que propose la société Aptimiz. Il s’agit d’une application mobile (que l’utilisateur déclenche dès qu’il commence sa journée de travail), pour suivre votre position au sein d’une exploitation agricole (ou viticole). L’idée est alors de mesurer, sans aucune saisie, le temps passé sur chaque poste de l’exploitation (au vignoble, au chai…) par les différents acteurs.

L’objectif de ces temps mesurés ? Avoir un aperçu global de la répartition du temps au sein d’une exploitation pour être en capacité, sur la base d’indicateurs fiables, de gérer et d’optimiser la répartition des tâches au sein d’une exploitation. On peut aussi suivre le temps de travail des machines.

 

Au travers de ces exemples, il est intéressant de voir à quel point le simple GNSS d’un smartphone peut débloquer des usages divers et variés.

 

 

 

De gauche à droite : 1 : Exemple de zones à visiter sur le terrain avec l’application mobile TerraView (Service Oenoview). 2 : Exemple de cartes de visites de parcelles. 3 : Exemple de photos avec géolocalisation. 4 : Ecran d’accueil de l’application mobile Aptimiz

 

 

Utilisation du GNSS en lien avec le machinisme

 

L’utilisation du GNSS ne s’arrête pas à nos smartphones. On peut retrouver des applications très concrètes de balises GNSS sur les machines et outils viticoles :

 

  • Coupure de tronçon (arrêt automatique du pulvérisateur dès que l’on sort du rang). Permettant d’économiser des produits phytos tout en réduisant son impact environnemental.

 

  • Modulation de la dose d’engrais selon les zones de vigueur de la vigne. L’objectif étant d’apporter l’azote là où la vigne en a la plus besoin dans la parcelle.

 

  • Autoguidage du tracteur, mais aussi des outils. Cela permet de travailler automatiquement au plus près du rang (par exemple désherbage mécanique). Ce genre de technologies s’adresse aux personnes qui ont du mal à trouver des tractoristes expérimentés. Tractoristes qui ont une grande maitrise de leurs véhicules pour travailler au ras des souches, mais aussi à ceux qui souhaitent profiter d’un peu plus de confort.

 

  • Suivi des travaux au vignoble grâce à des boitiers fixés sur le tracteur comme SamSys ou Karnott. Ces outils permettent d’enregistrer les interventions faites au vignoble. Le plus du GNSS ? Il y a une détection automatique quand le tracteur se met en mouvement, rentre dans une parcelle… Cela permet d’automatiser le suivi des actions au vignoble, d’évaluer les usages de votre matériel… On peut même aller plus loin en mesurant, par exemple, les quantités de produits pulvérisés aux différents endroits dans la parcelle. Cela peut nous aider à évaluer l’efficacité du travail.

 

Et le bonus ?

 

Une antenne GNSS coûte cher à installer sur un tracteur. Mais pourquoi ne pas utiliser le smartphone qui en a déjà une ?

C’est ce genre d’idée qui a poussé des sociétés comme Scanopy à proposer une application mobile réalisant ce genre de tâche. La société vous aide à créer une carte de modulation pour votre parcelle. La carte est embarquée sur une application mobile. Cette application, une fois dans le tracteur, va vous indiquer à quelle vitesse avancer selon votre position dans la vigne et ainsi vous permettre de moduler votre dose.

 

Mais est-ce que cela est précis ?

Attention à la résolution !

La majorité des smartphones ont une résolution oscillant entre 5 et 10 mètres. Qu’est-ce que cela signifie ? Cela signifie que par rapport à l’endroit où vous vous trouvez précisément, le GNSS de votre smartphone pourra vous positionner à plus ou moins 10 mètres de la réalité. 10 mètres d’erreur dans une vigne, on peut vite se tromper de pieds et/ou de rang.

Pour repérer des zones dans une parcelle, ou pour naviguer d’une parcelle à l’autre, cela est amplement suffisant mais pour positionner plus finement nos observations ou préconisations, il faudra passer par des récepteurs GNSS plus précis.

 

Plusieurs possibilités pour cela (liste non exhaustive) :

 

  • Grâce aux nouvelles constellations de satellites (notamment Galileo) et grâce à l’amélioration des puces GNSS, certains nouveaux smartphones peuvent descendre à des résolutions entre 3 et 5 mètres.

 

  • Ensuite, certains récepteurs GNSS (notamment sur tracteurs) sont compatibles avec des signaux corrigés. Par exemple, il peut s’agir de signaux GPS, corrigés par des stations au sol, puis réémis à partir d’autres satellites. En Europe, nous avons par exemple le service EGNOS. La précision obtenue avec ces signaux est de l’ordre de 3 mètres. Certains tracteurs en grande cultures utilisent ce signal pour du guidage.

 

  • Enfin, On peut encore aller plus loin dans la précision avec la technologie RTK (Real Time Kinematic). Le principe est d’avoir une station au sol (achetée, louée ou fixe) connaissant exactement sa position sur Terre. Cette station, va recevoir les mêmes signaux satellites que nous, avec notre récepteur. Elle va ainsi pouvoir mesurer l’écart entre la position fournie par les satellites et sa position réelle sur Terre. Cet écart mesuré par la station est ensuite envoyé à l’utilisateur pour qu’il puisse obtenir une précision exacte. Efficace ? La précision est de l’ordre du centimètre.

 

Si vous deviez retenir une information importante ici, c’est que selon l’usage que vous souhaitez faire du GNSS, il faut se poser la question de la résolution (et donc du prix).

 

En conclusion

 

Les technologies GNSS sont intégrées désormais dans de nombreux appareils et peuvent avoir des multiples usages concrets que ce soit au creux de notre main ou dans nos machines. Bien que la résolution puisse être un facteur limitant, ces technologies évoluent sans cesse.

 

Elles ouvrent d’ailleurs la voie vers d’autres perspectives, comme la robotique. Mais ça c’est une autre histoire alors rendez-vous au prochain épisode !

 

Vous souhaitez en savoir plus sur le GNSS et les outils pour le vignoble ?

Nous proposons une formation en partenariat avec la Chaire AgroTIC, le 11 Juin pour une journée. Inscription ici

 

Auteurs : Anthony CLENET (aclenet@icv.fr) et Emerick CANDAELE (ecandaele@icv.fr)

 

 

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