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Marché et stratégie
01/04/2023 -

Les temps sont durs et ça va durer !

Les temps sont durs et ça va durer !

 

C’est avec cette introduction résolument pessimiste que se sont ouverts le 6 avril 2023 les Ateliers du Vin, organisés par Rayon Boissons et les éditions Dauvers. Le ton était donné et les quelques 200 professionnels de la Grande Distribution, ainsi que leurs fournisseurs, n’avaient pas le sourire en écoutant s’égrener les chiffres 2022 de vente de vins en Grandes et Moyennes Surfaces.

 

« La double peine »

De façon générale, la GD subit de plein fouet une double peine :

 

  • Structurellement, la consommation en GMS ne progresse quasiment plus, passant d’une hausse moyenne annuelle de 2,6% avant 2008, à +0,4% depuis. Ce « gâteau » qui ne progresse plus est de plus attaqué par l’e-commerce qui en détient désormais plus de 12%.
  • Sur le plan conjoncturel, une fièvre inflationniste a déferlé ces derniers mois avec des impacts sévères. Si l’indice INSEE n’affiche un taux « que » de 6%, le ressenti par les consommateurs est bien plus important. Présenté par Olivier Dauvers, « l’indice ravioli » en est la preuve. Symbole de la consommation de tous les jours, la boîte de raviolis a en effet subi une hausse de prix de 40 à 80% selon les marques. Globalement, les prix de vente des produits « stars » de la GMS ont augmenté de 15% sur un an. Qualifié de « mars rouge », mars 2023 a subi un taux d’inflation jamais atteint sur un mois.

Résultat : les consommateurs ont arbitré en modifiant leurs habitudes d’achat, se tournant vers les enseignes les moins chères, les 1ers prix et réduisant les quantités achetées.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Quelles répercussions sur le rayon vins ?

L’inflation n’a pas épargné l’offre de vins, avec une hausse de 9,7% sur un an, à février 2023.

 

Les vins les plus chers et les AOP sont progressivement délaissés au profit des MDD et des IGP. Plus généralement, l’inflation a cassé la valorisation des vins tranquilles. Résultat des arbitrages des consommateurs, l’évolution des prix en caisse (vins réellement achetés) est moins forte que la hausse générale des prix des étiquettes.

 

Autres conséquences, le poids du bio ne progresse plus sur les vins tranquilles, stagnant à un peu plus de 6% en valeur en 2022, et le BIB progresse pour atteindre plus de 42% des volumes vendus.

 

Le marché des vins tranquilles poursuit sa contraction depuis 2015. L’année 2022 ne fait qu’accentuer cette tendance avec une perte de 5,3% en volume et 2,2% en valeur vs 2021.

 

Pour aller encore plus loin, en comparant 2022 et 2019, le vin est la seule boisson alcoolisée qui recule à la fois en volume (-8,2%) et en valeur (-1,1%).

 

Côté couleurs, en 2022, les rosés ont heureusement profité de la chaleur estivale et restent tout juste stables, mais leur croissance n’est plus suffisante pour compenser la dramatique chute des rouges (volumes à -8,9% sur un an). Les blancs, qui surfaient sur une tendance favorable depuis 4 ans, marquent également le pas (-5,8%).

 

 

« Moins d’actes d’achat, moins de moments de consommation »

L’étude des données consommateurs va dans le même sens, avec pour seul chiffre positif, le nombre de français ayant consommé du vin en 2022 (21,9 millions, soit 75% de la population) qui reste stable vs 2019.

 

En revanche, la consommation baisse dans toutes les tranches d’âges (2 litres en moins / foyer / an depuis 2020) pour atteindre 29 litres en 2022. Entre 2019 et 2022, la fréquence d’achat a reculé de 5,9%.

 

Si le rouge perd toujours ses afficionados (14,9 millions d’acheteurs en 2022, soit une perte de 629 000 foyers vs 2019), le blanc bénéficie encore d’une belle attractivité (17,4 millions d’acheteurs, soit un gain de 192 000 vs 2019).

 

 

Les seniors « derniers mohicans » de la consommation de vin ?

Héritage des habitudes du siècle passé, les plus de 65 ans occupent de loin la première place chez les consommateurs de vins (43 litres / an). Ils sont même encore aujourd’hui les seuls à augmenter leur consommation d’alcool, avec en particulier un engouement pour les blancs, les rosés et les bières.

 

A l’opposé, chez les moins de 35 ans, le vin n’est plus qu’une boisson achetée très occasionnellement (10 litres / an en moyenne).

 

 

La bière, nouvel eldorado

Désormais impossible d’assister aux Ateliers du Vin sans entendre régulièrement le mot bière.

 

Si le marché des bières a également reculé en volume 2022, l’ampleur reste modérée (-1,3% vs n-1) et le marché reste encore en croissance en valeur (+2,1%). En comparaison avec 2019, la bière affiche une forte progression de 18,4% en valeur et 8,7% en volume.

 

La part de marché en volume des bières en Grande Distribution atteint désormais 51,9% en volume (vs 30,6% pour les vins tranquilles) et 27,4% en valeur (vs 28,6% pour les vins tranquilles).

 

La bière est consommée par 23 millions de foyers (vs 21,8 millions pour le vin) avec un gain de 770 000 foyers depuis 2019.

 

Sources : ateliers du vin du 6 avril 2023 (Rayon Boissons, éditions Dauvers), Circana, NielsenIQ

 

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