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Informations générales
15/11/2016 -

Pyrénées Roussillon : petit en quantité mais grand en qualité

Millésime 2016 PO

La récolte a été exceptionnellement faible sur les Pyrénées Orientales, l’Empordà et dans une moindre mesure le Fitou maritime, en raison d’un important déficit en pluie couplé à une canicule estivale exceptionnellement longue ; le tout sur un vignoble qui souffre depuis maintenant 2 ans.

 

Pour les caves, il a fallu réagir dès le début des vendanges à ce petit volume, en faisant très tôt des choix (blancs, rosés, rouges secs ou doux ?) et des compromis pour satisfaire les besoins des caveaux et des acheteurs.


Météo

 

L’hiver le plus chaud de la décennie et peu pluvieux, suite à un automne sec et chaud. Un début de printemps humide mais suivi d'un été particulièrement chaud, sec et venté. Des pluies bénéfiques en septembre : le 14 (10 à15 mm) et le 25 (15 à 30 mm), qui ont relancé la maturité et fait grimper les degrés.


Au vignoble

 

Les belles sorties de raisins ont vite été réduites par le mildiou et le black rot, particulièrement virulents de mai à fin juin, et la coulure sur grenache et muscat d'Alexandrie, sur secteurs humides (Albères, Vallespir et Littoral les plus touchés). La perte a été moins importante sur carignan, syrah et muscat petit grains.

 

Le feuillage a été impacté par les effets cumulés de la chaleur, le vent et le manque d'eau et parfois la grêle, entraînant un fort ralentissement de la photosynthèse et un retard du début de maturation des raisins.

 

Le stress hydrique sur certaines zones, dû à la sécheresse estivale, a provoqué une concentration des baies restantes et une réduction de récolte de 15% à 60 %.

 

Les effets de l'irrigation ont été particulièrement visibles cette année, pour ceux qui en disposent (-5 à -10% de récolte en moins par rapport à 2015).


Les secteurs Côtes Vermeille, Albères et  surtout les Fenouillèdes (qui font plus qu’en 2015) sont moins touchés du fait des entrées maritimes et de pluies nettement plus abondantes, mais avec des vendanges décalées.

 

Un millésime difficile pour les maturités avec des vitesses et cinétiques de maturations particulières, de la concentration au lieu de maturation. Le suivi analytique et les dégustations des baies ont parfois été quotidien afin de récolter au bon moment.

Les teneurs moyennes à faibles en polyphénols des raisins ont nécessité beaucoup de rigueur dans la dégustation des baies. Avec l’utilisation de paramètres plus pertinents cette année : disparition du végétal et de l’astringence/amertume dans les pellicules, et pour les pépins la disparation de l’astringence et l’obtention d’arômes torréfiées.

 

Points clés de ce millésime : la gestion des rentrées de vendanges (maturités, volumes, températures des raisins, état sanitaire…) et l’équipement des caves.

L’accroissement de locations de camions frigorifique en est un exemple particulier, ainsi que la cueillette de rares parcelles (heureusement) à la lampe frontale (cueillette manuelle oblige) pour pallier aux impressionnantes températures du début et du milieu de campagne.

 

 

La vinification des blancs et rosés

 

De belles acidités, mais peu de jus, ont entraîné des problèmes de pressurage.

Les températures élevées (25 et 35°C) ont été favorables à l'oxydation quasi immédiate des jus malgré les protections (inertage, So2).


Couleur importante sur les rosés, qui a conduit à vinifier en rouge des raisins destinés à ce produit et à augmenter les doses de collages pour les jus rosés.

 

Les bancs d'essais collage des rosés (à l’initiative du centre ICV de Brignoles) ont été très appréciés pour apporter des réponses spécifiques axu problématiques du millésime.

 

Les fermentations ont débuté rapidement, avec des chutes de densité très importantes (-30 points en 24h), mais parfois des fins languissantes, et en fin de campagne des arrêts à 10 /15 g/l de sucres résiduels.

Certains de ces arrêts ont pu être expliqués par des doses résiduelles de cuivre sur les moûts et vins supérieure à 1 mg/l (liés à des traitements parfois tardifs mais surtout au non lessivage des raisins).

 

Les stabilités protéiques ont été particulièrement élevées en fin de vinification (NTU > 80), malgré les traitements préventifs en fermentation (dose bentonite = 50 g/ hl).

 

La dégustation pour gérer le travail sur lies a été très appréciée ; l'objectif étant de trouver le meilleur équilibre sur l'oxydo réduction tout en évitant les risques de déviation organoleptique.

 


La vinification des rouges

 

Des raisins concentrés, de la couleur, mais des maturités phénoliques bloquées ou retardées, jusqu'aux pluies de mi-septembre.

 

Des cinétiques de fermentations identiques aux blancs et rosés, et quelques départs de FML spontanée sous marc avant la fin des sucres.

Les premières  FML faites très rapidement (3 à 4 jours) sans élévation notable des AV ; à la différence des vinifications d'octobre avec des FML non débutées ou languissantes.

 

Des acidités volatiles supérieures à la normale, liée à une vendange rentrée plus chaude et/ou en sur-maturité.

Les macérations carboniques ont données de très beaux résultats fruité et équilibre tannique fin.

 

 

Les vins du millésime

 

Les blancs

De belles robes, intensité aromatique, avec selon les cépages et les secteurs, des notes florales, d’agrumes, de fruits exotiques, de fruits blancs.

Quelques secteurs avec des maturités très rapides qui ont donné des notes plus  confites.

Des bouches avec de la fraîcheur qu’il faudra suivre en élevage, quelques amers résiduels à travailler en bâtonnage.

 

Les rosés

Selon les cépages et les secteurs, soit des notes d’agrumes, de fruits exotiques, soit des notes de petits fruits rouges, de fraise écrasée. Des bouches bien équilibrées sur la fraîcheur, à suivre en élevage.

 

Les rouges

En général, pas de gros problème de couleur, sauf certains grenaches noirs récoltés avant la maturité optimale (qu’on ne veut pas toujours atteindre d’ailleurs).

Des vins aromatiques avec une belle expression sur le fruit et le floral, des structures tanniques plus faibles qu’en 2015, mais les tanins sont ronds et fins.

 

Quand on a pu attendre les maturités optimales, les vins sont très expressifs au nez avec des tanins mûrs et élégants.

 

Sur l’ensemble du secteur :

. De très belles cuves de mourvèdre, avec des notes épicées très intéressantes et de belle structure tannique.

. Des Syrah aux notes de cassis et de violettes. Pour les plus belles, des notes de fruits mûrs, et pour les autres, des tanins veloutés et élégants.

 

 

En conclusion

 

Une fois de plus, les vignerons des Pyrénées Roussillon ont su être très réactifs pour pallier aux effets néfastes de ce millésime. Leur forte présence au vignoble pour déterminer la date de récolte optimale, et l’appui technique de leurs consultants ICV, ont permis d’obtenir au mieux les profils produits attendus.

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